Québec, le 12 décembre 2014 – L’Église catholique de Québec est heureuse d’annoncer l’ordination diaconale de Laurent Penot et Thomas Malenfant, tous deux séminaristes au séminaire Redemptoris Mater de Québec. Ces ordinations diaconales en vue du presbytérat sont une dernière étape avant le sacerdoce et une incardination comme prêtre du diocèse de Québec. Elles seront présidées ce soir à 19 h à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec par le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec.
Pour le cardinal Lacroix, c’est un « jour de joie et d’action de grâces à Québec en cette fête de Notre-Dame de Guadalupe, patronne des Amériques. Deux séminaristes seront ordonnés diacres, Laurent Penot et Thomas Malenfant, deux nouveaux pasteurs avec lesquels partager la mission de l’Église. »
Voici une brève présentation de ces deux trentenaires qui font tous les deux partie de la communauté du chemin néocatéchuménal de la paroisse Sainte-Ursule, à Sainte-Foy.
Thomas Malenfant
Aîné d’une famille nombreuse, Thomas, 31 ans, est originaire de La Pocatière. Il a œuvré quelques années dans le domaine des soins en santé mentale à Montréal avant de sentir un appel au sacerdoce. Après une année d’études au séminaire Redemptoris Mater de Madagascar, il revient au Québec pour poursuivre sa formation.
Laurent Penot
Laurent, 39 ans, est Français. Il a travaillé dans le domaine de l’assurance avant d’entrer au séminaire. Sa conversion « tardive », alors qu’il était jeune adulte, n’était qu’une première étape de ce cheminement vocationnel qui le mène aujourd’hui à son ordination diaconale.
En mémoire d’une jeune femme, Claire Fichefeux, le philosophe français Fabrice Hadjadj pond aujourd’hui une tribune bouleversante sur le thème de la trisomie 21.
Espérons qu’un grand nombre de bisomiques prendront le temps de la lire.
Contre le microscope – voir le plus petit – Tribune de Fabrice Hadjadj
Conducteurs aveugles, qui filtrez le moustique, et avalez le chameau ! Matthieu 23, 24.
À la mémoire de Claire Fichefeux
Qu’est-ce qu’un bienheureux ? Il ne faudrait pas en avoir une vision niaise, de facilité, de contentement, d’agrément – une vision béate et sans béance.
Claire Fichefeux
Celui qui a vécu dans l’ignorance du souffrir, celui qui a méconnu l’horreur de son époque et réussi à s’épanouir, comme on dit, dans un confort sans morsure ni effraction, pareil à une courge bien arrosée dans son parterre, celui-là peut bien se sentir heureux, il n’est pas bien-heureux. Je dois le rappeler au seuil de cette réflexion : le bienheureux est très éloigné de cette aisance. Il n’a pas été épargné ni ménagé, au contraire, il a été saisi par les malheurs du temps et les a illuminés de l’intérieur – d’une présence éternelle. Il n’a pas été préservé par le drame : tout droit, il est allé tout droit sur la croix parmi les malfaiteurs, blessé, souillé – le cœur pur, cependant. C’est un tragique et c’est un simple. C’est le professeur Lejeune, et ce sont les singuliers enfants qu’il aimait et dont il voulait prendre soin. Ces enfants que l’on appelle « Down » dans le monde anglo-saxon, qu’on appelait « mongoliens » naguère et qu’on appelle, depuis ses travaux, « trisomiques », du nom scientifique de ce qui est à la fois une maladie et autre chose qu’une maladie – peut-être presque un miracle. De plus en plus un miracle. Un événement improbable, en tout cas. Comme Moïse sauvé des eaux. Comme un petit juif rescapé de la Pharaonie mondiale.
Et voici la tragédie, celle que l’on connaît bien. La découverte du professeur Lejeune fonde le diagnostic prénatal, afin de pouvoir aider, soigner, accompagner ces enfants et leurs parents avant leur naissance, mais bientôt ce diagnostic est utilisé – systématiquement utilisé – pour repérer ces petits et les détruire dans l’œuf. Mais il y a cette autre tragédie dont on ne s’avise pas assez encore, plus insidieuse, plus trouble : c’est le nom de « trisomique » lui-même – irréprochable au point de vue de la science généticienne, sans doute, mais humainement douteux – vrai pour le microscope électronique, sans aucun doute, mais qui risque fort de nous aveugler, de nous faire perdre de vue la frimousse hilare aux yeux bridés, qui vous bondit dessus, brise les convenances, semble venir d’ailleurs pour nous rappeler que l’important est d’être ici, maintenant, dans la joie d’être plutôt que dans le plaisir d’avoir, dans l’étonnement de rencontrer plutôt que dans l’exaltation de réussir…
Mais il faut que je m’explique un peu. Il faut que je parle de ce Cheval de Troie qui est entré chez les défenseurs même de la vie. Il faut que je montre comment le professeur Jérôme Lejeune fut bienheureux, en ayant été pris dans le malheur de son époque, et en l’ayant éclairé d’une présence éternelle…
Découverte de l’alphabet et perte du poème
La génétique gêne l’éthique. On peut avec cela faire tous les calembours possibles, il n’en demeure pas moins qu’avec la génétique, quel que soit l’usage moral que nous en faisons, nous sommes tentés de tomber dans une conception de la nature qui nous aveugle devant ses formes visibles. Toute une certaine science veut nous faire croire que ce que l’on voit au microscope est plus vrai que ce qu’on l’on voit à l’œil nu. Ayant jetée sa sonde à l’intérieur du vivant, elle a découvert l’ADN. Et elle a cherché à nous persuader qu’elle avait percé le mystère de la vie. C’est un peu comme quelqu’un qui, lors d’une croisière, vous fait descendre dans la salle des machines et vous déclare dans l’odeur de l’essence et le bruit assourdissant des turbines : « Voilà l’explication de la croisière. » Mais alors vous ne voyez plus la mer, vous ne voyez plus la silhouette de cette jeune femme qui se découpe contre le ciel bleu, vous n’entendez plus le rire des mouettes ni la discussion de ce vieil officier avec son petit-fils, lui racontant ses guerres…
Comme l’a très bien exprimé François Jacob à la fin du XXe siècle, « un changement total de perspective est survenu dans le monde de la biologie au cours de ces dernières années […] Le monde vivant ressemble à une sorte de Meccano. Il est le produit d’une vaste combinatoire où les éléments à peu près fixes, segment de gènes ou blocs de gènes déterminant des modules d’opérations complexes, sont agencés selon des arrangements variés. La complexité apportée par l’évolution provient de réassortiments nouveaux de ces éléments préexistants. En d’autres termes, l’apparition de nouvelles formes, de nouveaux phénotypes, provient souvent de combinaisons inédites de ces mêmes éléments. »
Reprenez ce texte et faites comme s’il ne parlait pas du vivant, mais de la langue. L’enthousiasme qu’il pourrait susciter devient soudain très relatif. C’est celui de quelqu’un qui viendrait de découvrir l’alphabet – que tous les versets, toutes les phrases, tous les mots si variés d’un poème sont composés avec un nombre fini de lettres, et que des « réassortiments de ces éléments préexistants », que des « combinaisons inédites » de ces mêmes lettres permettent l’apparition d’autres mots, d’autres phrases… Sommes-nous sûrs cependant que ces nouveaux mots voudront dire quelque chose ? Le discours est en lui-même signifiant, là où l’alphabet n’est qu’un moyen d’inscrire la signification, non de la constituer…
Vous l’avez compris, cette focalisation sur l’alphabet fait perdre de vue le poème. Vous n’apercevez plus dans tel ou tel vivant qu’un « sac physiologique », qu’une « séquence génétique ». Vous ne voyez plus la forme singulière qui sautent aux yeux sans lentilles : la rayonnante marguerite, la fascinante araignée, le paon, l’autruche, le rhinocéros, l’orang-outan, etc. (tous ces êtres qui ressemblent tout à fait à des animaux qui n’existent pas, aux fantaisies d’une imagination très fertile). Vous en arrivez même à avoir des phrases qui dénotent un aveuglement pire que n’importe quelle cécité physique, par exemple : « L’homme a 50% de patrimoine génétique en commun avec la levure de bière » (ô ma demi-sœur dont je saupoudre ma salade !), ou encore : « Il a 96% de patrimoine en commun avec le chimpanzé et même 99% avec le maïs… » Même une poule, que ça la connaît, pourtant, le maïs, tant elle en picore ! – même une poule ne ferait pas la confusion que le savant commet en parlant ainsi. Notons d’ailleurs que ce savant, en parlant ainsi, a lui-même 100% de l’alphabet en commun avec Marcel Proust, mais on prend assez vite conscience, et bien qu’il écrive dans le mensuel La Recherche, que ce qu’il fait n’a rien à voir avec l’écriture de La Recherche du Temps perdu…
Du donum aux data
Ainsi les formes visibles sont-elles démantelées au profit de leurs éléments cachés, et la nature n’apparaît plus comme une manifestation de présences diverses et variées, éblouissantes, splendides et effrayantes, mais comme un stock de matériaux et d’énergies disponibles. Le donum est pulvérisé en data – le donné naturel, réduit à la base de donnée. Il ne s’agit plus d’y reconnaître une donation généreuse, mais de quoi construire ce qui nous paraît plus adapté à nos projets les plus compétitifs. Telle est la perspective du Meccano, qui supplante celle de la Maïeutique. Dans la Maïeutique, la technique cherche à accompagner l’avènement d’une forme donnée par la nature. Avec le Meccano, la technologie s’efforce d’imposer ses propres formes à la nature qui n’est plus que matière informe – alphabétique. Comme l’a observé Jim Thomas (ETC group), les technologies convergentes dites NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique, cognitique) se désigneraient bien mieux avec un autre acronyme, plus sonore, plus éloquent : BANG. Car ces technologies commencent toujours par disséquer, séquencer, décomposer la réalité en divers éléments : Bits, Atomes, Neurones, Gènes (ce qui fait BANG, ce qui fait exploser le monde commun de la donation et de la perception des apparences premières), afin de pouvoir tout reconstruire selon l’offre et la demande du moment, tout améliorer selon l’étroite conception du meilleur qui prévaut sur le marché…
Et maintenant je reviens au Cheval de Troie, à ce chromosome de trop, à ce plus qui serait à l’origine d’un moins, à ce trois, donc, qui ne fait plus la paire, et qui sert à réduire la différence : trisomie 21. Il va de soi que c’est une conquête scientifique. Il va de soi que c’est le premier pas d’une thérapie. Mais Jérôme Lejeune n’a pas eu le Prix Nobel. Il ne l’a pas eu parce qu’il pressentait quelque chose, un renversement, une perversion de tout ce qu’il était en train faire. Ce qu’il fallait avant tout, il le répétait sans cesse, ce n’était pas d’abord repousser la trisomie 21, mais accueillir le petit, le faible, le fragile, et voilà – il le pressentait – voilà qu’on allait ne plus accueillir le petit, le faible, le fragile, en repoussant la trisomie 21. On connaît sa phrase fameuse, la seule phrase selon lui, celle qui doit commander tous nos jugements, puisqu’elle est d’après l’Évangile le critère même du Jugement dernier : « Une phrase, une seule dictera notre conduite, le mot même de Jésus : “Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait.” » Le plus petit dont il s’agit ici, ce n’est pas celui qui apparaît au microscope, c’est celui qui apparaît devant soi, qui appelle votre regard, vos soins, votre tendresse. Mais voilà : se préoccuper du plus petit, désormais, ce serait analyser son ADN au microscope, mesurer son corps à l’échographie, et s’en débarrasser s’il n’est pas conforme à la norme bisomique.. Aussi a-t-il pressenti qu’on allait se servir de sa propre découverte comme on s’était servi de la propre loi du Christ – pour le crucifier.
Car après cela on a commencé à dire : « C’est un trisomique. » Auparavant on disait : « C’est un mongolien », et l’on versait peut-être dans une certaine anthropométrie, dans la classification des races, dans une assimilation discutable et dangereuse. Du moins nommait-on à partir d’une apparence visible : on voyait encore un visage. On s’étonnait de lui comme d’un descendant de Gengis Khan subitement apparu au beau milieu d’une bonne famille française… À présent l’on nomme à partir du génome. On ne voit plus qu’un code incorrect, une mauvaise pioche au scrabble, une faute de frappe, qu’il faut, par conséquent, éliminer.
Est-ce que l’on dit, quand on a une fille : « C’est une XX » ? Est-ce que l’on dit : « J’attends un XY » ? Pas encore. Mais cela ne saurait tarder en un temps où le féminin et le masculin sont conçus comme des fournisseurs de gamètes qu’il s’agit de réassortir selon notre caprice, dans l’oubli des évidences premières : carrure, douceur de l’épaule, rondeurs du décolleté, rebond du slip-kangourou… Non, cela ne saurait tarder en un temps où l’on élimine le poème à cause de la faute de frappe, alors qu’avec cette faute, le poème se lisait très bien, peut-être même mieux, en tant que poème, et non comme exemple d’un manuel d’orthographe ou de grammaire…
Deux bienheureux
Je vois cette photo du bienheureux : le professeur sourit près de l’instrument de sa crucifixion, il sourit, là, près de l’oculaire de son microscope, qui ressemble étrangement au canon d’un pistolet. Et puis je me souviens d’un de ces bienheureux qu’il ne voyait pas d’abord comme « atteint de trisomie », mais comme poème de l’Éternel, et dont il n’a cessé de dire la bonté de l’existence. Je me souviens d’une bienheureuse saisie par le malheur, comme n’importe lequel d’entre nous, de toute façon, mais qui, à la différence de nombre d’entre nous, y garda le cœur pur, l’illumina du jaillissement sans réserve de son sourire et de ses larmes. Je me souviens de Claire Fichefeux, qui n’eut pas besoin de suivre la voie du petit pauvre d’Assise pour se dépouiller comme Claire d’Assise, parce que c’est comme s’il n’y avait en nous autres, inscrits dès le départ, que les préceptes de la loi divine, alors qu’il y avait aussi, inscrits en elle et en tous ceux de sa race d’exception, les conseils évangéliques. Et elle reste pour moi exemplaire, autant que le professeur. La jeune toujours jeune qui était atteinte par la trisomie 21 et Lejeune qui avait découvert l’origine de son mal mais témoigné plus encore du bien de son être.
Et voici ce que je pense, si nous voulons recouvrer le visible, voici ce que je vois enfin, s’il est permis à l’enfant de faire quelque recommandation à sa Mère : c’est que l’Église pourrait béatifier le professeur Lejeune, et en même temps béatifier un petit mongolien, une petite mongolienne, je ne sais, un de ces dits « trisomiques » qui serait surtout « trinitaire », qu’on aurait prié et qui ferait des miracles, tout aussi bien qu’un de nos grands saints bisomiques, pourquoi pas ? Ce serait rappeler l’évidence du plus petit contre la visée microscopique. Et les grands savants coupeurs de chromosome en quatre, les géniteurs inquiets de réussite future, les chrétiens eux-mêmes qui confondent sainteté et performance spirituelle, auraient un modèle de vie pure et simple, qui leur ouvrirait peut-être enfin les yeux.
Nos condoléances aux familles et aux proches des deux militaires qui ont perdu la vie cette semaine.
Les Canadiennes et les Canadiens vivent actuellement des moments de profonde tristesse. Les actes de violence survenus récemment à Ottawa et à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, ont touché le cœur de plusieurs personnes. Nous sommes inquiets que les horreurs du terrorisme s’enracinent dans le sol canadien, un pays de paix, de coopération et de collaboration interculturelle depuis longtemps.
Dieu nous a créés pour connaître la plénitude de la vie et de l’amour. Cette éruption de violence contredit les intentions que Dieu a pour chacun de nous. Toutefois, les actions spontanées de soins et de vigilance des derniers jours sont signe que la majorité d’entre nous, croyants et non-croyants, essaye de vivre selon la volonté de Dieu pour une société fraternelle, juste et paisible.
Au nom des évêques, des prêtres, des religieuses et religieux, ainsi que des personnes laïques catholiques du Canada, je déclare sans équivoque que nous sommes également engagés au dialogue avec les communautés musulmanes établies à travers notre pays. Nous reconnaissons que la distorsion violente de l’Islam cause des malentendus et de la souffrance chez les musulmans et dans les communautés non musulmanes pacifiques dans le monde et au Canada.
La transparence, la confiance et le partage sont plus que jamais des éléments essentiels entre nos communautés confessionnelles pour bâtir la compréhension dans cet environnement difficile.
Les chrétiens et les musulmans partagent la même croyance dans la miséricorde de Dieu, et c’est dans cette optique que nous élevons nos voix dans la prière : Que Dieu accueille au Paradis les victimes innocentes des actes de terrorisme; que leurs familles connaissent la consolation et l’espérance; et que nous apprenions tous à vivre en paix et en solidarité les uns avec les autres.
+ Paul-André Durocher Archevêque de Gatineau Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada
Le bureau de presse du Saint-Siège a publié hier un document de travail (un Relatio post disceptationem)résumant les interventions et les discussions de la première semaine du Synode sur la famille à Rome.
Plusieurs extraits ont été partagé dans les médias et nous vous invitons à lire le document dans son intégralité. Il respecte bien l’esprit d’une « confrontation ouverte, sincère et fraternelle« , esprit désiré par le pape François lui-même.
A la suite des réactions et débats ayant suivi la publication de la Relatio post disceptationem, à laquelle on a attribué un poids qui ne lui appartient pas, le Secrétariat rappelle qu’il s’agit d’un document de travail résumant les interventions et la discussion de la première semaine synodale. Ce texte est maintenant soumis à l’attention des Circuli Minores (NDLR groupes de travail), en conformité au règlement du Synode. Le résultat des travaux des pères synodaux réunis en comités sera présenté à la Congrégation générale de jeudi matin prochain.
Voici ci-bas d’autres liens pour suivre attentivement ce Synode sur la famille qui, nous vous le rappelons, est l’une des étapes mettant la table à un autre Synode sur le sujet l’an prochain. C’est à la suite de cette rencontre d’octobre 2015 que des propositions officielles seront faites au pape François.
Pour voir ou revoir la Messe d’action de grâce pour la canonisation de saint François de Laval et de sainte Marie de l’Incarnation. Lien direct sur le youtube du Vatican: http://youtu.be/xpYZETRPlkg
Homélie du pape François Messe d’action de grâce pour la canonisation de saint François de Laval et de sainte Marie de l’Incarnation Dimanche, 12 octobre 2014
Nous avons écouté la prophétie d’Isaïe : « Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages… » (Is 25, 8). Ces paroles, pleines de l’espérance de Dieu, indiquent le but, montrent l’avenir vers lequel nous sommes en chemin. Sur cette route, les saints nous précèdent et nous guident. Ces paroles esquissent aussi la vocation des hommes et des femmes missionnaires.
Les missionnaires sont ceux qui, dociles à l’Esprit Saint, ont le courage de vivre l’Évangile. Et aussi cet Évangile que nous venons d’entendre : « Allez donc aux croisées des chemins » – dit le roi à ses serviteurs (Mt 22, 9). Et les serviteurs sortirent et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvaient, « les mauvais comme les bons », pour les conduire au banquet des noces du roi (cf. v. 10).
Les missionnaires ont accueilli cet appel : ils sont sortis pour appeler tous les gens, aux carrefours du monde ; et ainsi ils ont fait beaucoup de bien à l’Église, parce que si l’Église s’arrête et se ferme, elle tombe malade, on peut la corrompre, aussi bien par les péchés que par la fausse science séparée de Dieu, qu’est le sécularisme mondain.
Les missionnaires ont tourné leur regard vers le Christ crucifié, ils ont accueilli sa grâce et ils ne l’ont pas gardée pour eux. Comme saint Paul, ils se sont faits tout à tous ; ils ont su vivre dans la pauvreté et dans l’abondance, être rassasiés et souffrir de la faim ; ils pouvaient tout en celui qui leur donnait la force (cf. Ph 4, 12-13). Et avec cette force de Dieu, ils ont eu le courage de “sortir” sur les routes du monde mettant leur confiance dans le Seigneur qui appelle. Telle est la vie d’un missionnaire, d’une missionnaire… Et pour ensuite finir loin de la maison, loin de sa propre patrie ; tant de fois tués, assassinés ! Comme c’est arrivé, ces derniers jours, à tant de nos frères et sœurs.
La mission évangélisatrice de l’Église est essentiellement annonce de l’amour, de la miséricorde et du pardon de Dieu, révélé aux hommes dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Les missionnaires ont servi la mission de l’Église, en rompant le pain de la Parole aux plus petits et aux plus éloignés et en portant à tous le don de l’amour inépuisable, qui jaillit du cœur même du Sauveur.
C’est ainsi que furent saint François de Laval et sainte Marie de l’Incarnation. Je voudrais vous laisser en ce jour, chers pèlerins canadiens, deux conseils : ce sont desextraits de la Lettre aux Hébreux, mais en pensant aux missionnaires, ils feront beaucoup de bien à vos communautés.
Le premier est celui-ci, voici ce que dit la parole de Dieu : « Souvenez-vous de ceux qui vous ont dirigés : ils vous ont annoncé la parole de Dieu. Méditez sur l’aboutissement de la vie qu’ils ont menée, et imitez leur foi » (13, 7). La mémoire des missionnaires nous soutient au moment où nous faisons l’expérience de la rareté des ouvriers de l’Évangile. Leur exemple nous attire, nous pousse à imiter leur foi. Ce sont des témoignages féconds qui engendrent la vie !
Le second est celui-là : « Souvenez-vous de ces premiers jours où vous veniez de recevoir la lumière du Christ : vous avez soutenu alors le dur combat des souffrances… Ne perdez pas votre assurance ; grâce à elle, vous serez largement récompensés. Car l’endurance vous est nécessaire… » (10, 32.35-36). Rendre hommage à qui a souffert pour nous porter l’Évangile signifie livrer nous aussi la bonne bataille de la foi, avec humilité, douceur et miséricorde, dans la vie de chaque jour. Et cela porte du fruit. La mémoire de ceux qui nous ont précédé, de ceux qui ont fondé notre Eglise. Quelle Eglise féconde que celle du Québec ! Féconde de tant de missionnaires, qui sont allés partout. Le monde a été rempli de missionnaires canadiens, comme eux deux. Maintenant un conseil : que cette mémoire ne vous amène pas à abandonner la franchise. N’abandonnez pas le courage ! Peut-être… Non, non, pas de peut-être : c’est vrai ! Le diable est envieux et ne tolère pas qu’une terre soit aussi féconde de missionnaires. Prions le Seigneur pour que le Québec revienne sur cette route de la fécondité, de donner au monde tant de missionnaires. Et ces deux-là qui ont – pour ainsi dire – fondé l’Eglise du Québec, qu’ils nous aident comme intercesseurs, que la graine qu’ils ont semée pousse et donne du fruit avec de nouveaux hommes et femmes courageuses, clairvoyants, avec le cœur ouvert à l’appel du Seigneur. Aujourd’hui on doit demander cela pour votre patrie ! Et eux, depuis le ciel, seront nos intercesseurs. Que le Québec redevienne cette source de bons et saints missionnaires.
En cela se trouve la joie et le mot d’ordre de votre pélerinage : faire mémoire des témoins, des missionnaires de la foi dans votre terre. Cette mémoire nous soutient toujours sur le chemin vers l’avenir, vers le but, quand « le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages … ».
« Exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés » (Is 25, 9).
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Mot de remerciement au pape François par le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec
Messe d’action de grâce pour la canonisation de saint François de Laval et de sainte Marie de l’Incarnation
Basilique Saint-Pierre de Rome, le 12 octobre 2014
« Merci pour ces deux nouveaux saints et modèles missionnaires »
Très Saint Père,
Au terme de cette célébration eucharistique et avant de recevoir votre bénédiction apostolique, permettez-moi, en mon nom personnel et au nom des fidèles du Québec et du Canada, de vous remercier du fond du cœur pour le grand cadeau que vous nous avez fait de deux nouveaux saints : Saint François de Laval et Sainte Marie de l’Incarnation.
J’ai accompagné un groupe de pèlerins en France, sur les pas de ces deux géants de la foi et de la vie missionnaire. Notre pèlerinage s’est poursuivi jusqu’à Rome pour être avec vous, le Successeur de Pierre, pour vous redire notre communion profonde et notre désir de répondre à l’appel missionnaire pour évangéliser le monde de notre temps.
Merci, Très Saint Père, de nous avoir donné ces modèles de sainteté et de vie apostolique. La vie de Saint François de Laval et de Sainte Marie de l’Incarnation nous parle beaucoup aujourd’hui et nous invite à imiter leur courage, leur persévérance ainsi que leur zèle apostolique. Comme eux, nous voulons être tout abandonné à Dieu, dans la confiance, et engagés sur les chemins de la mission pour que nos frères et sœurs humains rencontrent Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie; Jésus Christ.
Notre pèlerinage ne se termine pas ici à Rome. Nous le poursuivrons, avec l’aide de Dieu, chez-nous, au Québec, et partout où le Seigneur aura besoin de nous. Nous désirons être encore davantage des disciples-missionnaires au cœur du monde.
Avec vous, nous croyons que « l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus » (Evangelii gaudium, No. 1). Saint François de Laval et Sainte Marie de l’Incarnation en sont des témoins éloquents. Que Dieu fasse de nous les saints et les saintes du troisième millénaire, les missionnaires et les évangélisateurs qui témoignent par leur vie et proclament avec fierté la Bonne Nouvelle qu’est l’Évangile.
Merci, Très Saint Père, de nous avoir accueilli aujourd’hui. Daignez bénir nos familles, nos communautés chrétiennes, nos diocèses et notre pays. Nous prions beaucoup pour vous et pour votre mission.
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Homily of Pope Francis Mass of Thanksgiving for the Canonization of Saints François de Laval and Marie de l’Incarnation Sunday, 12 October 2014
We have heard Isaiah’s prophecy: “The Lord God will wipe away the tears from all faces…” (Is 25:8). These words, full of hope in God, point us to the goal, they show the future towards which we are journeying. Along this path the Saints go before us and guide us. These words also describe the vocation of men and women missionaries.
Missionaries are those who, in docility to the Holy Spirit, have the courage to live the Gospel. Even this Gospel which we have just heard: “Go, therefore, into the byways…”, the king tells his servants (Mt 22:9). The servants then go out and assemble all those they find, “both good and bad”, and bring them to the King’s wedding feast (cf. v. 10).
Missionaries have received this call: they have gone out to call everyone, in the highways and byways of the world. In this way they have done immense good for the Church, for once the Church stops moving, once she becomes closed in on herself, she falls ill, she can be corrupted, whether by sins or by that false knowledge cut off from God which is worldly secularism.
Missionaries have turned their gaze to Christ crucified; they have received his grace and they have not kept it for themselves. Like Saint Paul, they have become all things to all people; they have been able to live in poverty and abundance, in plenty and hunger; they have been able to do all things in him who strengthens them (cf. Phil 4:12-13). With this God-given strength, they have the courage to “go forth” into the highways of the world with confidence in the Lord who has called them. Such is the life of every missionary man and woman… ending up far from home, far from their homeland; very often, they are killed, assassinated! This is what has happened even now to many of our brothers and sisters.
The Church’s mission of evangelization is essentially a proclamation of God’s love, mercy and forgiveness, revealed to us in the life, death and resurrection of Jesus Christ. Missionaries have served the Church’s mission by breaking the bread of God’s word for the poor and those far off, and by bringing to all the gift of the unfathomable love welling up from the heart of the Saviour.
Such was the case with Saint François de Laval and Saint Marie de l’Incarnation. Dear pilgrims from Canada, today I would like to leave you with two words of advice drawn from the Letter to the Hebrews. Keeping missionaries in mind, they will be of great benefit for your communities.
The first is this: “Remember your leaders, those who spoke the word of God to you; consider the outcome of their way of life, and imitate their faith” (13:7). The memory of the missionaries sustains us at a time when we are experiencing a scarcity of labourers in the service of the Gospel. Their example attracts us, they inspire us to imitate their faith. They are fruitful witnesses who bring forth life!
The second is this: “Recall those earlier days when, after you had been enlightened, you endured a hard struggle with sufferings… Do not therefore abandon that confidence of yours; it brings a great reward. For you need endurance…” (10:32,35-36). Honouring those who endured suffering to bring us the Gospel means being ready ourselves to fight the good fight of faith with humility, meekness, and mercy, in our daily lives. And this bears fruit.
We must always remember those who have gone before us, those who founded the fruitful Church in Quebéc! The missionaries from Quebec who went everywhere were fruitful. The world was full of Canadian missionaries like François de Laval and Marie de l’Incarnation. So a word of advice: remembering them prevents us from renouncing candour and courage. Perhaps – indeed, even without perhaps – the devil is jealous and will not tolerate that a land could be such fertile ground for missionaries. Let us pray to the Lord, that Quebéc may once again bear much fruit, that it may give the world many missionaries. May the two missionaries, who we celebrate today, and who – in a manner of speaking – founded the Church in Québec, help us by their intercession. May the seed that they sowed grow and bear fruit in new courageous men and women, who are far-sighted, with hearts open to the Lord’s call. Today, each one must ask this for your homeland. The saints will intercede for us from heaven. May Quebéc once again be a source of brave and holy missionaries.
This, then, is the joy and the challenge of this pilgrimage of yours: to commemorate the witnesses, the missionaries of the faith in your country. Their memory sustains us always in our journey towards the future, towards the goal, when “the Lord God will wipe away the tears from all faces…”.
“Let us be glad and rejoice in his salvation” (Is 25:9).
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Words of thanks to Pope Francis by
Cardinal Gérald Cyprien
On the occasion of the Mass of Thanksgiving
“Thank you for these two new saints and missionary models
Holy Father,
At the end of this Eucharistic celebration and before receiving your apostolic blessing, allow me, on my behalf and on behalf of all of the faithful of Quebec and Canada, to extend to you a heartfelt thank you for the huge gift that you gave us of two new saints: Saint François de Laval and Saint Marie de l’Incarnation.
I accompanied a group of pilgrims to France in the footsteps of these two giants of the faith and of missionary life. Our pilgrimage pursued to Rome to be with you, the Successor of Peter, to tell you of our profound communion with you and of our desire to respond to the missionary call to evangelize the world of our day.
Thank you, Holy Father, for having given us these models of holiness and apostolic life. The life of Saint François de Laval and of Saint Marie de l’Incarnation speak a lot to us today and invite us to imitate their courage and perseverance, as well as their apostolic zeal. Like them, we want to abandon ourselves totally in trust to God and to commit ourselves to the mission so that our brothers and sisters of our human family encounter He who is the Way, the Truth and the Life—Jesus Christ.
Our pilgrimage does not end here in Rome. We will pursue it, with the help of God, at home, in Quebec, and everywhere that the Lord needs us. We desire even more to be disciple-missionaries in the heart of the world.
With you, we believe that « the Gospel fills the heart and all of life for those who encounter Jesus” (Evangelii gaudium, No. 1). Saint François de Laval and Saint Marie de l’Incarnation are eloquent witnesses of this. May God make of us saints of the third millennium, missionaries and evangelizers who witness by their life and proudly proclaim the Good News that is the Gospel.
Thank you, Holy Father, for having welcomed us today. Deign it worthy to bless our families, our Christian communities, our dioceses and our country. We pray very much for you and for your mission.
Sœur Simone Voisine, Sœur de la Charité de Québec, était nommée, le 14 septembre dernier, Lauréate de la semaine du Soleil et de Radio-Canada. À titre de membre de la congrégation des Sœurs de la Charité de Québec, elle a toujours fait de l’engagement auprès des démunis son leitmotiv. Pendant près de 20 ans, elle a supervisé la Soupe populaire de la congrégation, à Place d’Youville.
« La base de mon engagement, a-t-elle souligné dans une entrevue téléphonique, a toujours été de servir les gens et d’être présente au monde. Je voulais améliorer des situations et des injustices que je trouvais inacceptables ». Ex-enseignante, sœur Simone a embrassé plusieurs causes, dont l’émancipation de la femme, la défense de la langue française et la promotion de la culture. Mais, affirme-t-elle, si elle avait à retenir un seul pan de son engagement communautaire, c’est vers la Soupe populaire que son cœur se tournerait. « C’était ma famille, j’avais toujours hâte de les revoir, dit-elle au sujet des bénéficiaires et des bénévoles. J’en ai retiré une immense richesse. Ça été les 18 plus belles années de ma vie ».
Madame Maria De Konick, dans son livre La force tranquille de l’engagement, témoigne largement de l’engagement de Sœur Simone.
Nous avons vécu collectivement une messe pontificale dont nous nous rappellerons longtemps. Le point culminant des fêtes du 350e de Notre-Dame de Québec vous a-t-il marqué d’une façon particulière? La musique de Guillaume Boulay? L’homélie du cardinal Ortega (disponible sous peu)? Des rencontres?
Voici une revue de presse pour nous replonger dans ce moment historique:
Le 14 septembre prochain, Monsieur le cardinal Gérald C. Lacroix, Archevêque de Québec et Primat du Canada, convie toute la population à venir Participer à la Messe pontificale donnée pour souligner le 350e anniversaire de la fondation de Notre-Dame de Québec. À ce moment, le Pape François nous livrera un message par son envoyé spécial, Son Éminence M. le cardinal Jaime Lucas Ortega y Alamino, Archevêque de San Cristóbal de la Havane, qui présidera la célébration, en présence des évêques du Canada.
La Messe pontificale
Une messe pontificale est célébrée par le Pape ou par son envoyé spécial qui représente personnellement le Pape dans ses actions et dans ses paroles. Elle possède le plus haut degré de solennité de la liturgie catholique.
La tenue de cette célébration est un privilège extraordinaire que nous accorde le pape François parce qu’il reconnait le rôle historique de Notre-Dame de Québec. C’est pourquoi il a accordé le privilège de la 7ème Porte Sainte au monde. C’est également dans cet esprit qu’il a salué l’ouverture du Jubilé le 8 décembre dernier lors de l’Angélus prononcé sur la place Saint-Pierre à Rome.
«Depuis le 8 décembre 2013 jour mémorable de l’ouverture de la Porte Sainte, marquant ainsi le début de l’année jubilaire de Notre-Dame de Québec, la paroisse mère de notre Diocèse et du Canada a vécu des moments de grâce exceptionnels. (…) nous sommes heureux d’accueillir l’envoyé spécial du Pape François, Son Éminence le Cardinal Jaime Lucas Ortega y Alamino, archevêque métropolitain de San Cristóbal de La Havane. (…)»
Cardinal Gérald C. Lacroix
En effet, Notre-Dame de Québec est l’origine géographique de l’implantation de l’Églisecatholique en Amérique du Nord. Elle est la première érection canonique faite par le premier évêque, François de Laval devenant ainsi la paroisse aïeule de toutes les autres paroisses catholiques qui ont essaimé à travers le Canada et les États-Unis.
Notre-Dame de Québec a aussi tenu un rôle déterminant dans le développement du
Québec, du Canada… de l’Amérique du Nord, se révélant, à un point de l’histoire, au sein du plus grand diocèse au monde. Elle est de ce fait devenue l’un des piliers de lasurvivance du français en Amérique du Nord. Elle a ainsi non seulement été un témoin actif de toutes les mutations culturelles qui ont modelé notre société, mais elle a apporté, par le travail des missionnaires, le Christ en Amérique du Nord.
Notre-Dame de Québec représente aussi un lieu symbolique pour le Vatican. Faits marquants Le PapeLéon XII lui a fait construire un autel en son nom; le PapeJean XXIII a offert un calice marqué de ses armoiries; le Pape Jean-Paul II, à son arrivée au Canada, est venu tout d’abord prier à Notre-Dame de Québec et a offert un calice en cadeau qui sera utilisé le 9 septembre, à la messe de 12h05, en commémoration du 30e anniversaire de sa venue à Québec
Notre-Dame de Québec est un haut lieu spirituel de notre pays, un catalyseur de notre culture et le berceau de notre société.
Le cardinal Jaime Lucas Ortega y Alamino
Le cardinal Jaime Lucas Ortega y Alamino est né le 18 octobre 1936 à Jagüey Grande, dans le Diocèse de Matanzas, à Cuba. Il a fait ses études théologiques au Séminaire des Prêtres des Missions Étrangères à Pont-Viau, près de Montréal (1960-1964). Ordonné prêtre le 2 août 1964 à Matanzas, Cuba, il a servi comme vicaire et curé dans plusieurs paroisses en même temps à cause du grand manque de prêtres dans son pays. Très engagé auprès de la jeunesse, il a organisé de nombreuses activités apostoliques pour former les jeunes. Il a également enseigné au Grand Séminaire de La Havane. Il a été ordonné évêque de Pinard el Rio le 14 janvier 1979, archevêque métropolitain de San Cristobal de La Havane le 20 novembre 1981 et cardinal, le 26 novembre 1994. Il a participé au Conclave de 2005 qui a élu le pape Benoît XVI et au Conclave de 2013 qui a élu le pape François.
Les Évêques du Canada
Exceptionnellement, à l’occasion du 350e de Notre-Dame de Québec, la Conférence des Évêques Catholiques du Canada (CECC) tiendra son Assemblée plénière annuelle à Québec. Depuis le Concile Vatican II, elle fait partie du réseau des conférences épiscopales du monde entier établies en 1965 comme interlocutrices officielles de l’Église universelle. La CECC regroupe plus de 100 évêques, évêques émérites et cardinaux. Lors de la messe pontificale du 14 septembre prochain, de nombreux évêques concélébreront la messe solennelle avec le cardinal Jaime Lucas Ortega y Alamino.
La Messe pontificale du 350e : moment de création d’une œuvre
Depuis sa fondation, Notre-Dame de Québec a toujours encouragé les artistes et artisans de son milieu, notamment dans le domaine musical.
C’est ainsi que le jeune directeur musical Guillaume Boulay a composé laGrande Messe Notre-Dame de Québec qui s’inscrit dans la continuité historique de Notre-Dame de Québec. En effet, composée par un artiste en résidence à la basilique-cathédrale, l’œuvre s’inspire d’un air colligé par le musicien Ernest Gagnon lors un périple l’amenant partout au Québec pour recueillir et publier les chansons populaires du temps. Le chant ayant inspiré M. Boulay clame : « fendez le bois/chauffez le four/dormez la belle/il n’est point jour. » Les refrains en latin peuvent être entonnés par tous, peu importe leur origine. Dans la Grande Messe, les couplets rappellent un style orné plus ancien, positionnant cette œuvre dans le grand répertoire sacré. L’harmonisation, bien que résolument actuelle, reste simple et tonale, soutenant agréablement les voix.
La Grande Messe Notre-Dame de Québec créée à l’occasion de la messe pontificale, sera interprétée par les 50 choristes du Chœur des Rhapsodes, dirigés par leur chef et directeur musical et artistique David Rompré et accompagné à l’orgue par Marc d’Anjou. Guillaume Boulay animera l’assemblée.
Le 350e : un pôle d’intérêt incontournable
Depuis le 8 décembre 2013, des visiteurs provenant de 41 pays 1, représentant plus de 900 000 personnes 2, ont visité les églises du Vieux-Québec, dont près de 90% 2 ont visité la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec et l’église Notre-Dame des-Victoires, et plus de 200 000 personnes 1 ont passé la Porte Sainte, individuellement ou en groupe. L’achalandage des deux mois d’activité touristique les plus importants, juillet et août, s’élève à plus de 575 000 personnes, avec une augmentation de 64% pour juillet. En se basant sur les résultats de l’étude de fréquentation commandée par la Corporation du Patrimoine et du tourisme religieux de Québec, on estime à 45% l’accroissement moyen des visiteurs dans les églises du Vieux-Québec en 2014, pour une fréquentation totale de près de 1,5M de visiteurs et des retombées économique de plus de 27M$ provenant du tourisme religieux, soit près de 8M$ de plus qu’en 2013.1
Informations générales
En préparation pour cette grande célébration, la basilique-cathédrale sera fermée le samedi 13 septembre. Le 14 septembre, la messe sera diffusée en direct sur écran géant devant la basilique-cathédrale afin de permettre au plus grand nombre d’y participer. Pour l’occasion, la place de l’Hôtel de ville sera fermée à la circulation automobile. À partir de midi, reportages et entrevues seront présentés à la population sur la place publique. La basilique-cathédrale sera accessible à partir de 13h. La messe sera aussi diffusée en direct sur www.ecdq.tv, www.seletlumiere.tv et www.saltandlight.tv.
Suite à la célébration, la Porte Sainte sera ouverte aux fidèles et un gâteau d’anniversaire pour le 350epréparé par le Fairmont Château Frontenac ainsi que d’autres bouchées de restaurateurs du quartier, seront offerts dans la cour du Séminaire à la population présente.
Nos partenaires
Les Fêtes du 350e de Notre-Dame de Québec, du 8 décembre 2013 au 28 décembre 2014, n’auraient pu être possibles sans la généreuse participation des Chevaliers de Colomb des chapitres canadien et américain, du Groupe Dallaire, de la Ville de Québec, du Bureau des grands événements, de l’OTQ, de la Fondation Nostre-Dame de Kebec, de Patrimoine Canada, du Secrétariat de la capitale nationale, du ministère du Conseil exécutif, de la Commission de la capitale nationale, du ministère de L’Emploi et de la Solidarité sociale, du ministère du Travail et du ministère de la culture et des communication, sans compter le précieux appui de communautés religieuses partenaires et la grande collaboration de Radio-Canada et du Journal Le Soleil du Groupe Gesca.
Rassemblés pour souligner la bonne nouvelle: l’évêque auxiliaire Denis Grondin, l’abbé Laval Bolduc, l’abbé Bruno Verret, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, l’abbé Armand Gagné et l’évêque auxiliaire Gaétan Proulx.
Trois prêtres du Diocèse de Québec ont reçu aujourd’hui une reconnaissance toute particulière du pape François : les abbés Bruno Verret, Laval Bolduc et Armand Gagné deviennent membres de la maison pontificale à titre de chapelains de Sa Sainteté. Cette annonce s’est déroulée lors du lancement de l’année pastorale au sein de l’Église catholique de Québec, rassemblant les prêtres, diacres, agents et agentes de pastorale au Centre Montmartre, à Québec.
L’archevêque de Québec, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, et les évêques auxiliaires Gaétan Proulx et Denis Grondin, ont tenu à exprimer leur sincère reconnaissance aux trois prêtres, au nom de toute la famille diocésaine.
« Comme le pape François me l’a dit lors de l’annonce de mon cardinalat, ce ne sont pas des décorations que nous annonçons aujourd’hui. Ce sont des marques de reconnaissance pour le parcours exceptionnel de trois prêtres qui, au nom de Jésus Christ, ont donné leur vie au service de leurs prochains » a partagé le cardinal Lacroix. « Oui, nous pourrions maintenant nous adresser à eux avec le titre de politesse de monseigneur, mais c’est avec leur prénom que je tiens à remercier Bruno, Laval et Armand pour leur témoignage de vie chrétienne. Des témoignages qui ont inspiré, et inspirent encore aujourd’hui, des hommes et des femmes à faire route avec le Christ. Merci à vous! » a-t-il ajouté.
À cette occasion, l’abbé René Tessier, rédacteur en chef de notre revue diocésaine Pastorale-Québec, a préparé trois courtes présentations de nos nouveaux chapelains de Sa Sainteté (à noter que depuis l’automne 2013, à la demande du pape François, ce titre n’est offert qu’aux prêtres de 65 ans et plus).
L’abbé Bruno Verret
Récipiendaire du Prix Fernand-Dumont de l’Université Laval, ce natif de Loretteville laissera le souvenir d’un homme totalement dévoué aux pauvres et à la jeunesse. Véritable dynamo, tant comme animateur de pastorale scolaire que comme vicaire et curé de paroisse, il s’est engagé énormément dans l’organisation d’activités sportives en paroisse. L’aréna de Saint-Étienne-de-Lauzon porte même son nom. Co-fondateur du Magasin-partage et des premiers services de prêts sans intérêt, animateur à la Maison de Job, intervenant spirituel auprès des toxicomanes et des alcooliques, l’abbé Bruno a pris une pseudo-retraite à 66 ans pour pouvoir fonder La Bouchée généreuse, un organisme d’entraide au service des familles défavorisées. Il y est d’ailleurs encore très actif, même à… 83 ans !
L’abbé Laval Bolduc
Il y a quelques semaines seulement que l’abbé Laval Bolduc a laissé la cure de 12 paroisses, à Saint-Georges de Beauce et aux alentours, où il était pasteur depuis 22 ans. On peut dire qu’il aura donné le meilleur de lui-même à cette Beauce où il est né : il avait agi comme directeur des services pédagogiques au Séminaire de Saint-Georges pendant une quinzaine d’années, avant d’être nommé directeur général de l’institution, devenue le Cégep de Beauce-Appalaches. Surnommé parfois « l’évêque de la Beauce », l’abbé Laval aura attendu l’âge canonique de 75 ans pour prendre sa retraite, comme les évêques ! En fait, on imagine difficilement qu’il puisse cesser vraiment de travailler…
L’abbé Armand Gagné
Il aura passé pas moins de 50 ans, un plein demi-siècle, aux archives de l’Archidiocèse de Québec. Personne n’aurait été mieux placé que lui pour nous résumer sa biographie ou celle d’un confrère ou l’autre. L’abbé Armand, c’est la mémoire de l’Église de Québec, qui s’est jadis étendue sur presque toute l’Amérique du Nord. Et ne croyez pas le déjouer avec des questions sur l’histoire de l’Église universelle, il se souvient encore de tout parfaitement. Pendant toutes ces années, il a également assuré un ministère de fin de semaine, principalement à Saint-Matthieu, à Sainte-Foy. Le reste, tant pour lui que pour les autres… c’est encore lui qui le sait !
Le moment de l’annonce de cette heureuse nouvelle est disponibles sur notre webtélé www.ECDQ.tv.
Une ressource sur le web pour se rappeler 1984 et souligner les événements de 2014
À quelques jours du 30e anniversaire de la visite du pape Jean-Paul II à Québec, l’Église catholique de Québec propose une ressource sur le Web pour se rappeler et souligner le passage mémorable de ce nouveau saint, canonisé au printemps dernier. Pour revivre les grands moments de cette visite (à l’aide de discours, photos et vidéos) et découvrir le calendrier des activités qui se dérouleront chez nous dès la semaine prochaine (messes, pièce de théâtre, colloque, etc.), la population est invitée à visiter la page web www.ecdq.org/1984.
Il y a 30 ans aujourd’hui (4 septembre), saint Jean-Paul II partageait un radiomessage (extrait ci-bas) pour souligner son arrivée prochaine au Canada, du 9 au 20 septembre1984. C’est à Québec qu’il débutera cette visite historique, les 9 et 10 septembre, dont le point culminant fut une messe qui rassembla plus de 300 000 personnes sur le site du PEPS de l’Université Laval.
En 2014, divers événements seront proposés à Québec, dont des célébrations eucharistiques au sein de plusieurs lieux de sa visite, une représentation d’une pièce de théâtre écrite par Karol Wojtyła – saint Jean-Paul II (La Boutique de l’Orfèvre) et un colloque, organisé par l’Observatoire Justice et Paix, sur le thème de la guérison de la mémoire. Un temps pour une intéressante réflexion sur l’état des relations entre foi et culture au Québec.
MOI AUSSI, JE VOUS ATTENDS 4 septembre 1984 Extraits de la Salutation du Saint-Père avant son départ de Rome (Version intégrale)
Chers Amis du Canada,
Je sais que vous m’attendez, depuis longtemps. Déjà à l’occasion de mon voyage aux États-Unis en 1979, la Conférence des évêques catholiques du Canada exprimait son désir que je m’arrête en votre pays. Je recevais même une invitation signée par plusieurs milliers d’entre vous.
(…)
Objet de tant d’attention et de dévouement, je pourrais me sentir gêné; pourtant, le sentiment qui prévaut chez moi est plutôt la hâte de me trouver parmi vous. J’ai hâte, car cette attention que vous me portez, cet engagement que vous vous imposez, j’ai la certitude qu’ils reviendront chez vous sous la forme d’un don du Seigneur. Vous en serez surpris, étonnés, ravis même. J’en ai fait maintes fois l’expérience au cours de mes voyages.
Que se passe-t-il donc? L’événement qui se produit à l’occasion de mes voyages n’est pas tout à fait celui que l’on attend.
On attend un homme et on se retrouve dans une immense communauté humaine. On attend un chef spirituel et on se retrouve dans une assemblée de croyants. On attend le pape et on se retrouve en Église.
Grâce à ce merveilleux instrument qu’est la télévision, vous avez vu ces foules immenses autour du pape. Au premier abord, il peut vous apparaître simplement comme une vedette; il est avant tout un rassembleur. L’événement qui surgit dans la conscience des gens qui sont là, c’est moins la rencontre du pape que l’expérience de la fraternité, de la communauté de foi, de la communion à la Bonne Nouvelle de Jésus.
(…)
Vous m’attendez, je vous arrive bientôt; mais moi aussi je vous attends, car c’est ensemble et dans le respect de nos convictions que nous allons célébrer notre foi dans le Seigneur Jésus, en Dieu et en l’humanité.