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Nouveauté : Code d’éthique et de conduite

À partir du 1er janvier 2022, la corporation l’Archevêque catholique romain de Québec met en place un « Code d’éthique et de conduite – une approche préventive pour contrer toute forme d’abus ». Il concerne l’ensemble de son personnel et de ses bénévoles*. 
 
À quoi sert cet outil?
  • Il définit un cadre général à l’intérieur duquel s’appuient les comportements et les actions pastorales du personnel et des bénévoles de la Corporation en toutes circonstances.
  • Il reflète l’engagement à prendre à l’égard de toute personne avec qui le personnel et les bénévoles établissent des liens dans le milieu pastoral.
Découvrez dans ce Code comment se déclinent les cinq valeurs choisies pour guider nos actions, afin de prévenir les abus de tout type :
 
1.La dignité de la personne humaine;
2.L’autonomie et l’autodétermination;
3.La sécurité personnelle;
4.La confidentialité;
5.La loyauté et l’intégrité.
 
Cliquez ici pour voir le document :
 
*Ce Code concerne spécifiquement le personnel et les bénévoles travaillant au niveau diocésain (couramment le «Diocèse» ou les «Services diocésains»), mais non pas les employés et bénévoles des paroisses et autres organisations ecclésiales de notre territoire.
 
 
Saviez-vous que…
 

À lire: « L’Église déchirée »

L’ouvrage collectif L’Église déchirée. Comprendre et traverser la crise des agressions sexuelles sur mineurs, vient de paraître chez Novalis. Alexandre Perreault, notaire ecclésiastique au Diocèse de Québec et membre du comité diocésain pour la protection des personnes mineures ou vulnérables, nous présente cette excellente ressource.

 

Le pape François, lui-même floué par les responsables de l’Église chilienne sur la gravité des abus sexuels qui la ruinait, appela en 2018 à se convertir et à faire preuve d’une grande disponibilité spirituelle: « Ce temps est un temps pour l’écoute et le discernement afin d’atteindre les racines qui ont permis à ces atrocités de se produire et de se perpétuer, et pour enfin trouver des solutions au scandale des abus, non avec une simple stratégie d’endiguement– essentielle, mais insuffisante – mais avec toutes les mesures nécessaires pour prendre en charge le problème dans sa complexité. » (Lettre au Peuple de Dieu qui chemine au Chili, 31 mai 2018).

C’est dans cet esprit que le père Stéphane Joulain, prêtre de la Société des Missionnaires d’Afrique et psychothérapeute, le théologien québécois Jean-Guy Nadeau et la théologienne belge Karlijn Demasure, ont réunis des textes d’une trentaine de spécialistes provenant d’une dizaine de pays différents. Il faut relever parmi eux la participation du père jésuite Hans Zollner et de Mgr Scicluna, hauts responsables du Saint-Siège impliqués de longue date dans la lutte contre les abus sexuels. L’ensemble couvre d’une manière exceptionnellement riche et concrète toutes les facettes de la crise et vise, dans un esprit de vérité et de communion ecclésiale, à rendre raison des causes profondes des abus sexuels.

L’ouvrage est divisé en quatre parties, dont il est impossible ici de résumer tous les sujets. La première partie donne la parole à celles et ceux qui accueille les victimes et décrit l’impact des abus sur leur vie psychologique et spirituelle. La deuxième partie clarifie la notion de pédophilie, et aborde la question de la prise en charge psychothérapeutique et canonique des agresseurs. La troisième partie présente la façon dont l’Église a réagi dans la tourmente. Des réflexions sur des points polémiques, comme le célibat ecclésiastique, la théologie du sacerdoce, le rôle des évêques et le camouflage des crimes, trouvent ici un éclairage théologique fort pertinent. On y aborde aussi la situation telle qu’elle se vit en Afrique.

Enfin, la quatrième partie regroupe des réflexions ecclésiologiques très concrètes sur l’accueil de la parole des victimes, leurs soins, leur statut dans l’Église et le sens des indemnisations; sur la réforme récente du droit canonique et l’évolution de la formation sacerdotale; une approche sociologique du cléricalisme tant dénoncé; des exposés sur le renouvellement des relations entre les vocations et les ministères et des contributions renouvelant la théologie de l’enfance. Pour conclure, des pistes bibliques sont proposées pour avancer dans la foi et l’espérance.

Un ouvrage interdisciplinaire qui fera date.

Joulain, S., Demasure, K., Nadeau, J.-G. (dir.), L’Église déchirée. Comprendre et traverser la crise des agressions sexuelles sur mineurs, Novalis/Bayard, Lonrai, 2021

En avant ! Oups… En Avent !

Nous sommes entrés dans le temps de l’Avent ! Nous voilà en marche pour les quatre prochaines semaines. D’ailleurs, saviez-vous que le terme « Avent » vient du latin adventus qui signifie « venue, avènement »? Déjà le mot en soi donne une orientation claire.

L’Avent c’est la période durant laquelle les hommes et les femmes qui ont décidé de marcher à la suite de Jésus se préparent intérieurement à célébrer Noël. Car pensons-y un instant, Dieu qui s’est fait homme, c’est un événement inouï en soi ! 

Un peu partout naissent de belles initiatives pour nous mettre en mouvement intérieurement. La beauté d’Internet, c’est de rendre cela accessible au bout de nos doigts. Voici quelques initiatives de l’Avent qui ont attiré notre attention : 

 

Pour les adultes 

  • Vidéos « Cheminer ensemble durant l’Avent » de la Conférence des évêques catholiques du Canada : La série se veut un outil de réflexion pendant le temps de l’Avent, alors que nous continuons à marcher avec les peuples autochtones sur le chemin de la guérison et de la réconciliation. 
    • Des ressources éducatives ont été préparées pour accompagner les vidéos et les textes de l’Avent. Elles sont basées sur le thème de la vidéo hebdomadaire de l’Avent et visent à encourager l’apprentissage et la discussion alors que la délégation autochtone se prépare pour se rendre à Rome du 17 au 20 décembre 2021. Découvrez ce matériel complémentaire
  • Balado « Pourquoi installer une crèche de Noël chez soi ? » (24 minutes) La crèche que l’on installe chez soi au moment de Noël joue ce rôle de rendre le Christ proche de nous. Dès premier dimanche de l’Avent, on peut se recueillir devant les personnages. Tous sont porteurs d’un message, celui de la Bonne Nouvelle du christianisme !
  • Site internet « Fêter Noël » : Un magnifique site web où vous trouverez des témoignages, des vidéos, des chants, des questions-réponses et des prières. De tout, pour tous les goûts ! 
  • Pour un Avent écologique : Un itinéraire en quatre temps pour vivre les quatre semaines de l’Avent dans une démarche écologique autour de la Création. 
  • Retraite en ligne de l’Avent : Les Dominicains nous invitent à un temps de ressourcement ayant pour thème : «Né d’une femme» (Galates 4,4). 
  • Retraite en ligne avec sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus : La communauté des Carmes de Paris vous propose une « rencontre inattendue de deux figures, sainte Thérèse de Lisieux et Maria Montessori » . Des vidéos permettant de méditer l’évangile autrement sont aussi disponibles.

 

Pour les familles avec enfants

  • La série de l’Avent de Théobule : Théobule s’invite chez les enfants de 6 à 11 ans avec ses récits bibliques en dessins animés. Le chien Théobule donne rendez-vous aux enfants une fois par semaine en vidéo. La période de l’Avent commence autour de l’annonce de la naissance du Sauveur par les anges !
  • Calendrier de l’Avent La joie de l’amour : Du 28 novembre au 26 décembre, Prions en Église propose le calendrier de l’Avent 2021. Chaque jour, il est proposé : Une parole du pape François pour les familles, des suggestions pour préparer Noël (recettes, bricolage, chants, contes, musiques, jeux) et un temps de prière à visionner.
  • Vivre l’Avent en famille : Quelques liens pour découvrir des bricolages, des jeux, des bénédicités pour le temps de l’Avent. 
  • Démarche de l’Avent 2021 – Brebis de Jésus : La démarche propose un calendrier de l’Avent bien spécial, qui permettra aux tout-petits comme aux grands de donner une place à Jésus chaque jour de manière très accessible.
  • L’Office de la catéchèse du Québec offre aussi quelques ressources additionnelles. 

 

Bonne marche vers Noël ! 

 

Évangile du dimanche 5 décembre 2021

« Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 1-6)
 https://www.aelf.org/2021-12-05/romain/messe#messe1_lecture4

La réflexion pour cette semaine

Merci à Mgr Marc Pelchat

Questions pour l’échange:

  • Quels obstacles ou quelles résistances ai-je besoin d’enlever sur les chemins de ma vie, avec la grâce de Dieu, afin que le Seigneur puisse venir davantage jusqu’à moi  ?  
  • Quelle est la conséquence de cette attente de la venue du Christ dans ma vie ?

Édition 175e anniversaire : Une guignolée bien spéciale !

Les mitaines rouges de la Société Saint-Vincent-de-Paul sont connues et reconnues ! Elles  sillonneront les routes de la Capitale nationale et de Chaudière-Appalaches (SSVPQ) au cours des prochaines semaines pour solliciter encore cette année votre générosité à l’occasion de la Guignolée 2021, la plus importante campagne annuelle de financement.

La Guignolée 2021, une édition toute particulière

« Cette Guignolée revêt un caractère bien spécial, souligne la directrice générale de la Société, Mme Chantal Godin, puisque cette année marque le 175e anniversaire de fondation de notre organisation au pays. C’est ici même à Québec, le 12 novembre 1846, que la Société Saint-Vincent-de-Paul a été fondée au Canada. »

L’objectif de la Guignolée 2021 a été fixé à 750 000 $ afin de supporter les deux régions desservies et pour continuer à offrir l’ensemble des services dont bénéficient quelque 30 000 personnes. « Que ce soient les paniers et les cadeaux de Noël qui seront bientôt distribués, précise Mme Godin, l’aide aux personnes dans le besoin ou les immigrants, les activités contre le décrochage scolaire, les comptoirs et vestiaires, et les roulottes, nos services sont multiples et nécessitent la contribution de la population qui s’est toujours montrée très généreuse. »

Donner : plusieurs possibilités ! 

  • Les dons à la grande Guignolée peuvent être faits sur le site WEB (jedonneneligne.org) ou via Canadon (SVVPQ-canadon).
  • Vous pouvez aussi retourner les enveloppes distribuées lors du porte-à-porte dans la région en y joignant votre don.
  • Et oui… les mitaines rouges vous tendront la main à la porte de votre épicerie. Soyons généreux!

Devenez bénévole

Tous les services prodigués par la Société Saint-Vincent-de-Paul le sont par quelque 2 000 bénévoles qui ne sont jamais trop avec tout le travail à accomplir ! Si vous vous sentez interpeller, inscrivez-vous sur leur site au SSVPQ-Bénévoles.

 

Don de soi ou en argent, la Guignolée du 175e anniversaire de la

Société Saint-Vincent-de-Paul une belle occasion de faire une différence!

Gros plan sur des jeunes qui veulent sortir des sentiers battus !

La foi… est-ce que ça intéresse toujours les jeunes ? La pastorale jeunesse a-t-elle encore une pertinence aujourd’hui ? Qu’est-ce que la nouvelle génération a le goût de vivre comme type de cheminement? Nous en sommes de plus en plus conscients et conscientes : les temps changent et nous poussent à prendre de nouveaux chemins avec les jeunes. 

Dans notre diocèse, la pastorale jeunesse est en relance actuellement. Vous pouvez vous tenir au courant des développements sur cette page-référence.

Au cours de l’automne, un groupe de jeunes – adolescents et adultes – s’est rencontré pour rêver : comment arrimer la réalité, les aspirations des jeunes, l’Église? Un exercice de parole libre, d’accueil, de dialogue, de partage d’expériences ! D’ailleurs, le pape François en serait fier… car l’esprit synodal habitait la démarche. 

Pour l’édition diocésaine de la JMJ 2021, ce 21 novembre, des jeunes nous ont fait le cadeau de leur témoignage et expriment leurs attentes, dans un vidéo de 28 minutes. Dans ce film, ils nous parlent franchement de leur désir de vivre quelque chose de nouveau en Église, de prendre des chemins inexplorés. Ils ont entre 13 et 25 ans. Certains croient au Christ, d’autres non, mais ils veulent « marcher ensemble ». Prenez le temps d’écouter ce qu’ils ont à nous dire ! 

Dans la seconde moitié du film, découvrez trois démarches éprouvées et facilement «exportables» dans les milieux : Ziléos, Parcours Alpha Jeunes et la Villa des jeunes.

Le film « Sortir », portant sur la foi et les jeunes, vaut le détour ! 
 
 

Lettre pastorale sur la traite des personnes et l’exploitation sexuelle au Canada

Ça n’arrive pas tous les jours, ni même tous les mois… Ce lundi 22 novembre a été publiée une lettre pastorale de la Commission épiscopale pour la justice et la paix intitulée : C’est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés : Lettre pastorale sur la traite des personnes et l’exploitation sexuelle au Canada. Assurément un sujet dont on ne parle pas assez au Canada ! Pourtant, comme en témoigne une survivante, « ce type de violence se produit dans votre milieu et vous n’êtes probablement pas au courant. »

Cette lettre pastorale attire l’attention sur la nature exploitante et abusive de l’achat de services sexuels et insiste sur le fait que, pour protéger les personnes vulnérables, cette pratique doit continuer à être criminalisée : « Traiter le sexe comme un travail, c’est « camoufler la violence physique, psychologique et sexuelle infligée à la personne prostituée ». La prostitution consiste à vendre quelque chose qu’on ne peut, en soi, vendre ou acheter : elle n’est ni plus ni moins que de l’exploitation. »

Voici quelques données et appels à l’action mis en évidence dans la lettre : 

Évangile du dimanche 28 novembre 2021

« Votre rédemption approche » (Lc 21, 25-28.34-36)
https://www.aelf.org/2021-11-28/romain/messe#messe1_lecture4

La réflexion pour cette semaine

Merci à M. le cardinal Gérald C. Lacroix

Question pour l’échange:

  • Pourquoi ai-je besoin de vivre le temps de l’Avent cette année?  

Film « SORTIR: Les jeunes et la foi »

Les temps changent et nous poussent à prendre de nouveaux chemins avec les jeunes. Dans ce film, des jeunes nous parlent franchement de leurs désirs de vivre quelque chose de nouveau en Église, de prendre des chemins inexplorés. Ils ont entre 13 et 25 ans et rêvent de parole libre, d’accueil, de dialogue, de partage d’expériences. Certains croient au Christ, d’autres non, mais ils veulent « marcher ensemble ». Gros plan sur des jeunes qui veulent sortir des sentiers battus.

Un « mercredi rouge » local très touchant

La paroisse Saint-François-de-Laval, à Limoilou, a accueilli hier de nombreuses personnes qui souhaitaient vivre un moment de solidarité avec les chrétiens et chrétiennes persécutés dans le monde.

Pour cet événement diocésain, l’église Saint-Pascal-de-Maizerets a été illuminée en rouge. Une célébration eucharistique spéciale a été présidée par Mgr Marc Pelchat, évêque auxiliaire à Québec. Son homélie a été fort appréciée, nous la rendons disponible ci-bas.

Nous notons la présence des membres de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, dont la mission est notamment de soutenir les Catholiques vivant en Terre sainte.

Le Mercredi rouge est un événement dont l’objectif est de mettre en lumière la persécution et l’injustice subies par les chrétiens tout en prônant le respect et la tolérance entre personnes de religions différentes. L’objectif recherché est qu’un plus grand nombre de personnes se positionnent pour leur foi, et plus largement pour la liberté religieuse. Merci à l’organisme Aide à l’Église en Détresse (AED) pour cette initiative solidaire.

Crédit photo : Paroisse de Limoilou

 

Homélie du Mercredi Rouge (solidarité avec les chrétiens persécutés)

Par Mgr Marc Pelchat, évêque auxiliaire à Québec

Chers frères et sœurs,

Pour la première fois cette année, l’Église diocésaine de Québec a choisi de souligner le Mercredi Rouge en solidarité avec tous les chrétiens persécutés à travers le monde. Depuis quelques années, nous avons davantage pris conscience des atteintes à la liberté religieuse dont les manifestations les plus visibles sont les persécutions visant des croyants et les violences envers des minorités religieuses, musulmanes, chrétiennes, juives, bouddhistes, sikhs, bahaï, et bien d’autres.

Bien qu’il soit très difficile d’obtenir des chiffres précis, les recherches actuelles suggèrent que les deux tiers de la population mondiale vivent dans des pays où des violations des libertés religieuses se produisent sous une forme ou sous une autre. On note que parmi les populations touchées, les chrétiens semblent constituer le groupe majoritaire soumis à diverses formes d’intolérance qui, au fil du temps, se développent jusqu’à la discrimination et la persécution.

La liberté de religion ou de conviction est un bien précieux. C’est aussi un bien qui est menacé dans nos sociétés actuelles. Je cite à ce propos les paroles du pape François qui s’adressait aux participants d’une rencontre sur la liberté religieuse le 28 septembre 2015 :

« Dans un monde où diverses formes de tyrannie moderne tentent de supprimer la liberté religieuse, de la réduire à une sous-culture sans droit de cité dans la sphère publique, ou encore tentent d’utiliser la religion comme prétexte à la haine et à la brutalité, il est impérieux que les fidèles des diverses traditions religieuses unissent leurs voix pour appeler à la paix, à la tolérance, au respect de la dignité et à tous les droits d’autrui. »

Près de quatre milliards d’hommes et de femmes vivent dans les pays qui sont actuellement considérés comme subissant les violations les plus graves de la liberté religieuse (26 pays selon le Rapport 2021 de l’Aide à l’Église en détresse). Cela représente un peu plus de la moitié (51%) de la population mondiale. Presque la moitié de ces pays se trouvent en Afrique, où des groupes armés et des djihadistes ont connu un montée en puissance, dans la mouvance de l’organisation État islamique et d’Al-Quaïda. Mais d’autres régions, comme l’Asie continentale, ont connu des vagues de fond croissantes avec des restrictions religieuses imposées par des dictatures militaires ou des gouvernements autoritaires, ou infligées par des populations qui sont nourries de nationalisme ethnique.

Le point commun à toutes ces situations est l’impact sur les personnes plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles qui appartiennent à la « mauvaise religion » et qui sont enlevées, parfois violées, soumises à l’esclavage ou mariées de force en devant changer de religion. Sans aller à ces extrêmes, de nombreux autres pays ont vu la situation empirer avec des cas de violations sévères, notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Certains d’entre eux ont adopté des lois restrictives qui réduisent sérieusement les droits de certains groupes de croyants.

La liberté de religion ou de conviction fait partie des droits universels de la personne. Contrairement à ce que certains peuvent penser, la liberté religieuse n’a pas pour but de protéger les systèmes de croyance ou les religions en elles-mêmes. La liberté de religion ou de conviction veut plutôt protéger les êtres humains contre toute forme de coercition, d’intimidation ou de discrimination dans le vaste domaine des convictions et pratiques religieuses ou des croyances. La liberté de conscience et de religion est indispensable pour comprendre l’ensemble des droits humains en général.

Nous vivons dans une société où la liberté de conviction et de religion est généralement respectée. Dans les débats actuels sur la nature laïque de l’État moderne, la laïcité est devenue une caractéristique déterminante de la société moderne. Cependant, on voit que la notion de laïcité prend des significations très différentes dans le discours des uns et des autres. Dans ces débats, il importe de maintenir un espace public ouvert à la diversité religieuse et non religieuse au sein de notre population. On voit à l’occasion, même ici chez nous, que la laïcité peut incarner une vision du monde anti-religieuse au sein de nos institutions publiques. Au contraire, la laïcité devrait être au service du respect et de la liberté des personnes, tant en privé qu’en public. Nous avons une tâche difficile devant nous pour trouver un équilibre juste entre une laïcité ouverte et une laïcité restrictive ou fermée à l’expression religieuse.

Les exigences de la lutte pour contenir la diffusion du virus de la COVID-19 ont entraîné la restriction de certaines libertés fondamentales, y compris la liberté religieuse. Aucun événement de l’histoire moderne n’a autant affecté la population mondiale. Pouvons-nous parler d’atteintes à la liberté religieuse? Certainement pas d’une manière générale, mais peut-être en certains pays où la laïcité est plus agressive. On a pu observer parfois, même ici, une application disproportionnée des restrictions aux activités religieuses par rapport à des activités commerciales ou de loisirs. Mais grâce au dialogue, notamment par l’établissement d’une table de concertation interreligieuse, on a pu trouver avec l’État québécois des solutions équilibrées.

Dans une homélie d’avril 2016, le pape François, évoquant les persécutions violentes contre des chrétiens comme étant l’une des formes de l’intolérance religieuse, a aussi parlé de la « persécution polie, déguisée en culture, déguisée en modernité, déguisée en progrès ». C’est pourquoi il nous faut être vigilants sur les politiques et législations qui viennent amoindrir la liberté de religion ou supprimer l’objection de conscience. Il faut bien prêter attention aux interprétations radicales de la notion de laïcité de la part de nos gouvernements, dont le devoir est de respecter la liberté de conviction et de religion, dans toute sa diversité.

Mais ce soir, nous voulons surtout nous unir à tous ceux et toutes celles qui souffrent de l’intolérance, de la discrimination et de la persécution religieuses. Nous pouvons aussi nourrir notre espérance, car il y a des régions du monde où la situation s’est améliorée. Nous voyons aussi comment le pape François travaille sans relâche au dialogue inter-religieux, condition de la paix universelle et de la construction de l’unité humaine dans le respect des différences.

Ce soir, supplions le Seigneur de venir au secours de nos frères et sœurs dans la détresse.