Article tiré de la revue Pastorale-Québec, mars-avril 2021

Par Lucile Duval, animatrice diocésaine

Il fallait être un peu fou pour lancer un projet comme celui-là en pleine pandémie. Et pourtant, c’était peut-être le meilleur moment pour rejoindre plusieurs personnes qui ont envie d’entendre parler d’autre chose que de la pluie, du beau temps… et de la Covid! Un clin d’œil de notre Dieu pour qui rien n’est impossible.

Les maisonnées sont des rencontres de groupes de 6 à 10 personnes qui se retrouvent autour de la Parole de Dieu, pour la partager et pour fraterniser. Elles sont aussi l’occasion d’une réflexion (une vidéo est proposée chaque semaine) et d’un échange. Des groupes de ce genre, il en existe depuis très longtemps dans notre diocèse; c’est une formule éprouvée! Plusieurs personnes l’ont adoptée depuis longtemps, parce qu’elle leur permet de grandir comme être humain et comme disciple du Christ. Ces partages en toute simplicité permettent la fraternité, réelle, au fil des semaines, de personnes qui se soucient les unes des autres, qui se retrouvent avec plaisir, qui se font confiance, se livrent ce qui habite leurs jours et se soutiennent mutuellement. Tiens, on voit ici des ressemblances avec les premières communautés dont parlent les Actes des Apôtres.

L’équipe des maisonnées propose une façon de faire, mais en temps de pandémie, il est bon de voir comment la Parole se fraie un chemin dans nos maisons. Les plateformes virtuelles n’ont pas limité le désir de se réunir et de se retrouver. À part peut-être pour quelques personnes qui ont trouvé d’autres façons originales de partager la Parole, comme une chaîne téléphonique où, tour à tour, la Parole voyage d’une maison à l’autre. 

Proposer ou renouveler la rencontre du Christ, telle est notre vision diocésaine. Faire des maisonnées un projet diocésain semble être tout indiqué pour favoriser la rencontre du Christ, maison par maison, au fil des échanges. Pas besoin de flafla, de grands discours ni d’une maison de magazine: la Parole de Dieu fait son œuvre et travaille les cœurs. Elle est vivante et agissante. Elle fait son œuvre en nos vies. (Vous pourrez déjà le constater en parcourant les témoignages de plusieurs membres de maisonnées au bas de cet article.)

Il semble qu’il y ait dans ces maisonnées, dans ces rencontres, un véritable terreau pour former des disciples-missionnaires. Quand la Parole de Dieu nous saisit, nous habite, elle finit aussi par nous pousser vers le monde, dans le monde, à notre façon et selon nos charismes. L’Esprit verra à faire mûrir les fruits et la récolte sera bonne, n’en doutons pas!

« La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. »  (Isaïe 55, 10-11)

Au lancement de l’Année pastorale, le cardinal Lacroix nous avait lancé le défi de voir naître des dizaines, voire des centaines de maisonnées dans notre diocèse. Il y en a déjà plus de 125, à part toutes celles qui, sous diverses formes et depuis longtemps, apportent leur couleur à nos paroisses (pensons à des groupes comme le Cursillo, les Équipes Notre-Dame, les affiliés de différentes communautés religieuses, le Timonier, les Cellules paroissiales d’évangélisation et beaucoup d’autres). 

Défi relevé, pourrons-nous dire à notre archevêque… Mais comme cela goûte bon et a fait ses preuves, ne nous contentons pas d’une seule centaine… 

Ça vous met l’eau à la bouche? Vous avez envie d’en savoir plus ou de vous joindre à une maisonnée?  Vous trouverez tout ce que vous cherchez sur la page www.ecdq.org/maisonnees : un mot de présentation par le cardinal Lacroix, des trucs pour démarrer votre maisonnée, des outils pour l’animation, les liens pour les réflexions sur vidéo. Allez visiter la page et au besoin, écrivez-nous : maisonnees@ecdq.org. Vous pouvez également vous joindre à notre groupe Facebook : Nos maisonnées.

« Nous avons beaucoup d’occasions de partager la Parole, mais la maisonnée, c’est une petite fraternité, une petite famille avec laquelle tu fais route et qui ouvre à une autre dimension, qui est Église véritable, qui est déjà une communauté.  Je rêve d’une Église où il y aura des centaines, de milliers, des millions de personnes qui partagent la Parole.  C’était mon rêve lors de mon ordination épiscopale, le 24 mai 2009!  On fait des pas dans la bonne direction! » (Cardinal Gérald C. Lacroix)

 

Témoignages

Et voici ce qu’en disent les membres des Maisonnées :

  • Pour moi, la maisonnée c’est la rencontre: la rencontre de la Parole de Dieu, la parole des autres qui sont devenus mes amies et amis. Cela apporte de la lumière et de la joie dans ma vie, moi qui étais réticente à y participer… Cette manière différente et enrichissante de se rassembler c’est vraiment super!
  • La Parole de Dieu, c’est vivifiant. Ça fait du bien de rencontrer des gens au-delà du confinement. Partager la Parole me libère et ça me rend capable de partager quelque chose de très personnel de ma vie.
  • C’est tout à fait inattendu comme expérience! Bien que fervent croyant, je me suis éloigné de la pratique religieuse (messe dominicale). Je ne croyais pas que les maisonnées étaient pour moi et j’avoue y avoir été d’abord réticent. Ma surprise est d’y retrouver de la fraternité, à travers les partages de personnes que je ne connaissais peu ou pas. Il y a longtemps que je n’avais pas prié avec d’autres autour de la Parole et j’avoue avoir été ému à quelques reprises et touché par la beauté des personnes. Je continue de me laisser surprendre…
  • Le Partage de la Parole a été facile, bien condensé et en utilisant un langage en « je » dans nos échanges. Il n’y avait donc pas de « copier-coller » dans notre prise de parole individuelle.
  • Malgré les réticences de chacun au sujet d’une rencontre virtuelle, je dois dire que tout s’est bien passé.
  • 5 novembre 2020. Ma première maisonnée, en mode virtuel…pandémie oblige. Nouvelle expérience, nouveaux visages. Et pourtant, dès lors, des échanges sur une « longueur d’onde » familière, reconnaissable malgré la distance. Malgré un long temps, pour moi, vécu loin des partages en communauté. Il y a de ces choses qui, malgré la route et les détours, demeurent en nous. Pour moi, la maisonnée, c’est là où je fais halte, où je fais séjour avec des pèlerins du quotidien. Pour me déposer. Pour entendre. Et, toujours, du nouveau se dit.
  • Pour moi, c’est un temps de rassemblement joyeux, d’abord pour nous revoir et nous saluer quelques instants. Ensuite, c’est l’heure du passage de l’Esprit- L’ambiance change et nous voilà à écouter la Parole, que j’ai entendue maintes fois! L’heure silencieuse d’entendre le texte est comme envahie de mystérieux cette fois-ci, il s’adresse à mon vécu. L’Esprit de Lumière vient éclairer mon intérieur, peut-être un peu dans le brouillard. Chaque participant donne sa version des quelques lignes entendues, des paroles de Jésus qui ont retenu toute mon attention.
  • Les maisonnées, en ce temps de pandémie, faut bien le dire, sont ma bouffée d’air pur et d’échange sur la Parole de Dieu. On y vit toujours une formation « vivante » de la part des autres participants. L’Esprit-Saint y est présent, c’est sûr !
  • Les maisonnées sont un lieu magnifique de fraternité! On apprend à découvrir l’autre rencontre après rencontre.  De plus, la beauté des maisonnées est qu’elles ne sont jamais figées et sont toujours en évolution.  Cette ouverture permet alors de belles initiatives montrant la couleur de chaque personne du groupe.