À la suite de la bouleversante découverte à l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops, la Conférence des évêques catholiques du Canada a exprimé sa tristesse et le désir de mettre en lumière la vérité, et de continuer à marcher côte à côte avec les Peuples autochtones. L’Assemblée des évêques du Québec a elle aussi publié un communiqué pour exprimer sa solidarité envers les victimes des pensionnats autochtones, et interpeller à faire la vérité sur notre histoire commune. 

Le cardinal Lacroix a rapidement partagé sur les réseaux sociaux, en précisant : « Merci à mon confrère Mgr Richard Gagnon, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, pour ces mots que je partage entièrement, profondément attristé et solidaire. »  

La communauté des Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée, qui gérait ce pensionnat, avait présenté des excuses aux Premières Nations du Canada le 24 juillet 1991. Le supérieur provincial Ken Thorson a aussi exprimé cette semaine la conscience croissante que prend la communauté des dommages causés par les pensionnats aux peuples autochtones. 

Le pape François, à l’Angelus du 6 juin 2021, a dit suivre « avec tristesse les nouvelles en provenance du Canada » et exprime sa « sympathie au peuple canadien, qui a été traumatisé par cette nouvelle choquante ». Il en a profité pour inviter à tirer les leçons de ce drame en se détournant « du modèle colonisateur et même des colonisations idéologiques d’aujourd’hui, et à marcher côte à côte dans le dialogue, le respect mutuel et la reconnaissance des droits et des valeurs culturelles de toutes les filles et de tous les fils du Canada ».

Marcher ensemble vers la vérité et la guérison

Les funestes découvertes à l’ancien pensionnat de Kamloops ravivent les blessures historiques des Autochtones en lien avec l’Église catholique au Canada. Depuis ses débuts, Le Verbe offre des articles qui tentent d’oeuvrer à la vérité et à la réconciliation. On y voit notamment comment l’Église marche côte à côte avec les Autochtones, Métis et Inuits.
 

Contextualisation

Ces mots de Mgr Paul-André Durocher, archevêque de Gatineau, sur son blogue personnel, rappellent bien le contexte de ces événements : « Cette découverte jette une lumière crue sur ce que la Commission de vérité et de réconciliation (CVR) nous avait appris il y a déjà huit ans. En effet, la CVR avait commandité une recherche sur la question du sort des enfants décédés dans les pensionnats autochtones. (https://nctr.ca/wp-content/uploads/2021/05/AAA-Hamilton-cemetery-FInal.pdf) Cette étude a conclu que de nombreux enfants étaient morts de tuberculose dans ces pensionnats, surtout avant 1950. La CVR avait dénombré plus de 3000 décès enregistrés, un taux de mortalité deux à trois fois plus élevé que dans la population générale. Les registres étant partiels, on peut croire que ce chiffre est bas. Le rapport notait que les soins de santé dans plusieurs de ces pensionnats étaient sous-financés et de pauvre qualité. De plus, le gouvernement refusait de payer les frais pour rapatrier les corps des enfants décédés pour que leurs parents puissent les enterrer de façon convenable chez eux. »

Il est important de noter que, selon le Dr Scott Hamilton, un des experts consultés par la CVR, rien n’indique qu’on ait cherché à cacher les sépultures, contrairement à une perception souvent exprimée lors des derniers jours. Les sépultures et le cimetière étaient vraisemblablement marquées à l’origine par de simples croix et une clôture de bois qui se seraient détériorées et auraient disparu avec le temps.