Dans l’évangile d’aujourd’hui, saint Marc nous raconte la guérison de l’aveugle de Bethsaïde (Mc 8, 22-26). Dans ce récit, plusieurs faits m’interrogent. L’aveugle ne demande pas lui-même sa guérison, mais comme pour le paralytique(Mc 2, 1-12), ce sont plutôt les gens qui le connaissent qui « supplient Jésus de le toucher». Pour opérer son travail de thaumaturge, Jésus conduisit l’aveugle hors du village. La guérison se fait ensuite en deux temps, puis l’interdiction à l’aveugle de retourner dans le village. Seigneur, que veux-tu nous dire, dans ce récit ?

Veux-tu nous investir d’un ministère d’intercession pour nos frères et sœurs malades ? Le fait de conduire l’aveugle hors du village et de lui interdire d’y rentrer, n’a-t-il pas une valeur symbolique pour nous? Ne voudrait-il pas dire, après une conversion par exemple : quitter pour toujours ce qui nous retient loin de toi, Mon Dieu, et avec ta grâce, ne pas y revenir !

Dans cette page d’évangile, je suis aussi étonnée de voir Jésus se reprendre deux fois avant que l’aveugle recouvre complètement la vue. Certes, ce n’est pas que Jésus soit incapable de le guérir d’une seule fois. Il veut peut-être nous dire qu’il y a dans la vie physique aussi bien que dans la vie spirituelle, des guérisons progressives ? Qu’il ne faut pas nous décourager, mais persévérer dans la prière si nous voulons être exaucés.

De plus, l’aveugle voit les gens comme des arbres. Et nous, quel regard posons-nous sur les gens ? Voyons-nous vraiment la beauté cachée de chaque personne, les regardons-nous avec les yeux du coeur ? Inspirée de Michel Scouarnec, voici ma prière :

«Ouvre mes yeux, Seigneur, Aux merveilles de ton amour. Je suis l’aveugle sur le chemin ; Guéris-moi, je veux te voir.»

J’ajoute : Seigneur, prête-moi tes yeux pour voir toute la beauté intérieure de mes frères et sœurs comme toi, tu la vois.