La nouvelle fait beaucoup parler depuis 24h, le gouvernement canadien a donné l’ordre à son agence d’espionnage de ne pas écarter des informations obtenues sous la torture dans des «circonstances exceptionnelles» où des «vies sont en jeu».

Sur cette question, le Compendium de la doctrine sociale de l’Église est on ne peut plus clair :

404- L’activité des structures chargées d’établir la responsabilité pénale, qui est toujours à caractère personnel, doit tendre à la recherche rigoureuse de la vérité et doit être menée dans le plein respect de la dignité et des droits de la personne humaine: il s’agit de garantir les droits du coupable comme ceux de l’innocent. Il faut toujours avoir présent à l’esprit le principe juridique général selon lequel on ne peut pas infliger une peine avant d’avoir prouvé le délit.

Dans le déroulement des enquêtes, il faut scrupuleusement observer la règle qui interdit la pratique de la torture, même dans le cas des délits les plus graves: « Le disciple du Christ rejette tout recours à de tels moyens, que rien ne saurait justifier et où la dignité de l’homme est avilie chez celui qui est frappé comme d’ailleurs chez son bourreau ».

Les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme indiquent à juste titre l’interdiction de la torture comme un principe auquel on ne peut déroger en aucune circonstance.

C’est le « aucune circonstance » qui achoppe dans l’esprit de plusieurs. Pour les chrétiens et pour beaucoup de groupes religieux et de justice social, les exceptions n’existent tout simplement pas. La dignité de la personne humaine empêche tout scénario où la torture est acceptable.

Une radicalité qui témoigne pour nous d’un Amour évangélique inconditionnel pour son prochain. Tout un défi!