Le 11 mai 2016
R.C.V.

Document au format PDF

Vidéo de la conférence sur ECDQ.tv

Photo2_Mgr_Couture

LA DOULEUR ET LA SOUFFRANCE

Introduction

Ce n’est pas moi qui ai choisi le titre des propos que je vais vous livrer, pas plus que n’ai pas pris l’initiative de cet entretien. C’est au supérieur des prêtres de ma nouvelle résidence qu’il faut attribuer cette volonté et c’est au Conseil presbytéral diocésain, si j’ai bien compris, qu’on a suggéré que la vaillante équipe de l’ÉCDQ-TV puisse l’offrir sur le web. Vous m’en voyez honoré, mais un peu stressé à l’idée de couvrir convenablement un sujet aussi vaste et pertinent à la fois, compte tenu de mon auditoire direct de la résidence Cardinal-Vachon où l’on côtoie la souffrance et de la place qu’occupe dans l’espace public l’aide médicale à mourir. Je m’attarderai surtout sur le sens chrétien de la souffrance, mais je ne peux ignorer, dans le contexte actuel, la question brûlante et lancinante des soins palliatifs versus l’euthanasie active.

Monsieur l’abbé Jacques Pelchat m’a même dicté – au sens modéré du terme — le titre de mon entretien : « la douleur et la souffrance ». Un confrère m’a fait la réflexion : « Ça se ressemble pas mal ». Je lui ai répondu : « Heureusement, sinon je risquais fort de déborder mon temps de parole! » Un écueil que j’ai toujours eu bien de la misère à contourner! De toute façon, je vais sans doute déborder un peu la demi-heure classique de l’émission télévisée, sachant que les internautes bénéficieront des coupures de mes digressions futiles.

I-Douleur et souffrance

Devant ma grille de mots croisés, les deux mots seraient de purs synonymes. Mais, il vaut la peine de rappeler les nuances qui les distinguent.

Grosso modo, le mot « douleur » réfère d’abord au mal physique. Dans la maison où je m’adresse à vous, à l’étage supérieur de l’unité de soins, l’infirmière vous demandera tout naturellement : « Sentez-vous encore de la douleur dans votre dos, dans vos jambes, dans votre estomac? » Mais ailleurs, sur le coup d’un deuil, d’un drame familial, d’un sentiment d’abandon ou d’inutilité, le psychologue, l’aidant naturel, le conseiller spirituel vous demanderont plutôt : « Ça vous fait souffrir, n’est-ce pas? » C’est dire que si les deux mots – douleur, souffrance – se rejoignent dans leur sens générique, chacun a une application spécifique plus précise. Mis ensemble, ils recouvrent une réalité globale qu’on retrouve dans le mot « mal ». On dira aussi bien : « J’ai mal aux yeux » que « j’ai mal à l’âme ». Pour manifester sa compassion à sa fille, Madame de Sévigné, la classique de la littérature épistolière, lui écrivait : « J’ai mal à votre estomac! » Somme toute, quel que soit le mal qui nous atteint, il nous cause de la souffrance physique ou morale, souvent les deux à la fois. Et l’une ou l’autre peut paraître insupportable et conduire dans certains cas à penser au suicide pour s’en délivrer, qu’il soit personnel ou assisté. À toute fin pratique, je donnerai dans mes propos la même acception globale aux mots « douleur » et « souffrance », comme dans le langage courant.

II- Le sens chrétien de la souffrance

On n’est pas à l’abri des notions faciles lorsqu’on parle de sens chrétien de la souffrance.

Dans notre jeunesse, nous avons peut-être entendu la phrase : « Il faut souffrir pour être belle ». C’était pour justifier que les femmes s’étouffent dans des corsets qu’elles portaient pour améliorer leur profil corporel. De son côté, ma grand-mère bien aimée reprochait à ma mère de trop gâter ses enfants quand elle soignait nos rhumes ou nos bobos : « Alma, arrête de les dorloter! » disait-elle. « Il faut qu’ils apprennent à souffrir ». Elle se faisait peut-être l’écho d’une certaine éducation religieuse voulant qu’il fallait souffrir « pour gagner son ciel ».

J’ai personnellement connu au noviciat de ma communauté l’usage de la « discipline ». N’allez pas croire qu’il s’agissait seulement d’un équilibre de vie, ou même d’un régime austère emprunté à la vie monastique, mais bien d’un fouet fait de lanière de cuir pour se flageller à l’appel d’une cloche, pendant une minute chaque vendredi soir avant de se mettre au lit. Le rythme des coups était heureusement laissé à la discrétion de chacun… N’empêche qu’un confrère zélé avait dû gagner un lit de l’infirmerie après l’exercice. Pour ma part, je vous avouerai candidement qu’il m’est arrivé d’évaluer au son la vigueur du martyre chez les voisins de nos cellules fort mal insonorisées! À la même époque, le port du cilice, cette camisole d’étoffe rude, était assez répandue. On aurait révélé indiscrètement qu’on en avait trouvé un exemplaire dans les effets personnels du pape Paul VI. La source, comme disent les journalistes, ne précise pas le degré d’usure de la précieuse relique…

C’était l’époque ou même les médecins répugnaient à recourir trop facilement aux analgésiques. Une dame, dont je ne peux suspecter l’intégrité, me racontait que, lors d’un accouchement laborieux, elle avait réclamé un « calmant ». L’obstétricien l’en avait dissuadé en disant : « Madame, la femme enfante dans la douleur. C’est ça depuis le Paradis terrestre. » Vous reconnaissez la parole de Jésus interprétée hors contexte.

Il n’en fallait pas plus pour que des esprits malveillants assimilent ce que l’on appelait la mortification au masochisme. Il faut avouer d’ailleurs que le terme mortification sonnait pire que le mot masochisme, puisqu’il évoquait la recherche de la mort, alors que le masochisme se limite à rechercher la souffrance!

En réalité, la mortification traduisait plutôt ce que saint Paul appelait « faire mourir le vieil homme en nous » ou « mourir au péché », ce qui de soi n’implique aucunement de se faire violence physiquement.

N’empêche que dans les pays de culture catholique, la médecine ne s’est mise que tardivement à prescrire de la morphine en fin de vie ou en cas de douleur chronique. Trente ans après que Pie XII eût donné son aval aux soins palliatifs, alors que Jean-Paul II se prononçait très clairement contre l’acharnement thérapeutique, une certaine divinisation de la souffrance pouvait justifier, la malveillance aidant, le dicton français : « Catho rime avec maso. » Une réaction au fait que l’Église catholique – je parle en l’occurrence de l’Église enseignante — s’est longtemps appesantie sur la douleur, soit pour inviter à la résignation, soit pour la glorifier ou lui donner une valeur rédemptrice mal perçue. Il en est résulté ce qu’on a appelé le « dolorisme », i.e. une spiritualité de justification et du culte de la douleur. Aux yeux des détracteurs du catholicisme, qui pullulent dans notre société québécoise et dont nos médias diffusent largement les propos, l’omniprésence des symboles religieux, les crucifix et les crois-bijoux spécialement qui évoquent le supplice épouvantable infligé à Jésus de Nazareth, « l’homme de douleur » comme le prophète Ézéchiel (53.3) appelait déjà le Messie, sans compter la pratique très répandue du chemin de la Croix devant les 13 stations de nos églises et chapelles auxquelles on a ajouté la quatorzième de la résurrection pour déboucher au moins sur le mystère fondamental de notre foi.

Pourtant représenter la souffrance n’est pas forcément la glorifier pour elle-même. Il faut bien distinguer ce que Jésus fait de la souffrance et ce que l’on fait (ou que l’on a fait) de la souffrance de Jésus, selon l’observation très juste du théologien Jean-Pierre Manigne. Jésus n’a rien d’un doloriste, au sens où il ne se réjouit pas de la souffrance, qu’il ne la considère pas comme un châtiment divin, qu’il ne se résigne pas ni n’exhorte à se résigner. Il fait preuve d’une compassion universelle, mais d’une compassion active qui prend en compte la faim, la maladie, le désarroi des foules, l’inquiétude spirituelle des individus. Son Évangile est la « bonne Nouvelle » que les aveugles voient et les boiteux marchent. Plutôt que d’exalter la douleur, il s’attache à la faire reculer, ce qui n’empêche pas de la trouver féconde quand cela est le prix à payer pour l’amour. Et nous savons par expérience qu’aimer, c’est accepter de souffrir.

Si la chrétienne, le chrétien ne se réjouit pas de la souffrance, la joie n’en demeure pas moins la marque authentique de celui ou de celle qui se croit sauvé par la souffrance du Christ. Le philosophe, Nietzche, n’en attendait pas moins des témoins crédibles du Christ. On connaît sa réflexion mordante à l’adresse des chrétiens : « Il faudrait qu’ils aient un air plus sauvé pour que je croie en leur sauveur. »

Mais la joie peut-elle coexister avec le mal, qu’il s’agisse de la souffrance physique ou de la faute morale? De soi, le mal est impossible à comprendre et à aimer. François Varillon a bien démontré que toute tentative philosophique pour justifier le mal et « innocenter Dieu qui ne veut pas le mal mais le permet seulement » ne peut qu’échouer. Car le mal est injustifiable sous toutes ses formes. C’est précisément parce qu’il est injustifiable que le mal est mal. « Il est un non-sens en soi », ponctue le théologien. Le permettre serait inacceptable de la part d’un Dieu qui n’est qu’amour.

On ne doit pas chercher à justifier la souffrance, encore moins absolutiser sa valeur sanctificatrice : il faut la combattre. Inutile de la traiter comme un problème, puisqu’elle n’a pas de solution, poursuit en substance François Varillon. Son collègue théologien, Bernard Sesboué, en rajoute : « La souffrance, prise en elle-même, n’a aucune valeur positive. Elle est un scandale opaque. C’est pourquoi nous devons la combattre toujours et partout, au nom de la règle d’or de l’Évangile, le commandement de l’amour. »

À vouloir « innocenter Dieu » à tout prix, on risque de le coincer. Ainsi, prétendre que Dieu « permet » le mal comme une étape nécessaire pour parvenir à une meilleure harmonie du monde ou de la création, c’est se satisfaire froidement d’une justification douteuse, qu’il s’agisse d’une guerre dévastatrice, d’un incendie de forêt ou d’une maladie paralysante.

Des formules maintes fois reprises ont été inventées pour traduire cette approche du mal physique ou moral :

« La guerre est l’enfantement de l’histoire »

« Dieu éprouve ceux qu’il aime »

« L’épreuve est bienfaisante »

« La faute engendre la conversion »

Il y a une part de vérité dans ces formules stéréotypées, plus ou moins compatissantes, à la limite odieuse pour les personnes qui subissent les assauts du mal. Mais elles suscitent toutes la même interrogation. Le mal peut-il faire partie du plan de Dieu? Peut-il être objet de l’intention divine?

Ce questionnement est sous-jacent au dialogue de Job avec ses amis qui le soupçonnent d’avoir mérité ses malheurs à cause de ses péchés. Le saint homme proteste de son innocence, démontrant ainsi fort opportunément ce qu’il y a d’odieux à lire dans la souffrance un jugement de Dieu.

Il serait plus juste d’attribuer à la liberté humaine une part de la responsabilité du mal qui l’afflige. En bien des cas, en effet, l’être humain se punit lui-même de ses dérogations aux lois de la nature ou du décalogue. Le fumeur invétéré qui encrasse ses poumons, le buveur excessif qui engorge son foie, le noceur qui multiplie ses partenaires sexuels, l’athlète qui s’adonne à certains sports extrêmes, le champion olympique qui recherche la performance dans les anabolisants, le joueur compulsif qui hante les casinos, le fou du volant qui pousse son bolide à vitesse maximale, plus généralement monsieur et madame Tout-le-monde qui font fi des règles élémentaires d’une saine alimentation ou des prescriptions de leur médecin : toutes ses personnes, en abusant de leur liberté, s’exposent à des misères de toutes sortes. Elles seraient bien mal venues de mettre en cause la bonté de Dieu à leur égard.

Mais l’enfant atteint de leucémie, la vieille dame heurtée par un chauffard, les passagers qui périssent dans la chute d’un avion, ne peuvent être renvoyés à leur responsabilité personnelle. Il en est ainsi des victimes d’un ouragan, d’un tremblement de terre, d’un raz-de-marée, d’une inondation. Leur situation s’apparente à celle de Job en proie au mal suprême qu’est la souffrance de l’innocent. En l’assumant comme il l’a fait dans la Passion, Jésus a voulu aller aux creux de la détresse humaine pour lui donner un sens.

Non pas qu’il faille sacraliser la souffrance comme telle, pas même celle du Christ, ni en évaluer l’importance par sa quantité. On ne sait pas par ailleurs si Jésus a été l’homme le plus souffrant dans l’histoire de l’humanité. Le Père Congar affirmait un jour : « Ce n’est pas la souffrance de Jésus qui nous a sauvés, c’est l’amour avec lequel il a vécu cette souffrance. »

Mais, ne l’oublions pas, avant de se livrer au sacrifice de sa vie, le Fils de Dieu a réagi sainement, comme tout humain normal aux prises avec le mal physique ou moral qui l’assaille : « Que ce calice s’éloigne de moi ». Bien plus, même après sa soumission à la volonté de son Père, il continue à chercher le soutien moral de ses proches, à se plaindre de leur peu d’attention à son angoisse, voire à ressentir humainement l’abandon de son Dieu : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? »

Si le « Fils de l’homme » a connu pareils sursauts de sa nature humaine, comment s’étonner de la révolte qui s’exprime chez le commun des mortels devant l’acuité de la douleur, l’imminence de la mort ou la lourdeur de l’injustice? La situation doit nous inviter à la compassion tangible et silencieuse plutôt qu’aux propos lénifiants ou moralisants. La sympathie humaine saura frayer un chemin à la grâce divine, tout comme l’amour du Christ a « converti » le sens de la souffrance. Non pas en la justifiant, mais en lui donnant le visage de l’amour, tant de l’amour manifesté par le Christ souffrant que de l’amour des humains qui acceptent de souffrir avec lui. C’est cet « être avec » qui importe et non l’intensité de la souffrance.

Saint Paul ira jusqu’à dire : « Je trouve maintenant ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous » (Col.1, 24). N’est-ce pas le condensé des béatitudes et le secret du bonheur vécu par tant de saints et saintes qui « ont accompli dans leur propre chair ce qu’il reste des épreuves du Christ? »

Pour les lecteurs et les lectrices qui veulent approfondir les réflexions qui précèdent, je recommande vivement la lecture d’un ouvrage moins aride que les nombreux écrits des théologiens sur le thème que j’ai à peine effleurer. On appréciera sûrement comme moi le livre d’Olivier Legendre : Le cri de Dieu. Un petit chef-d’œuvre de spiritualité chrétienne qui humanise, sans le déformer, le sens de la souffrance vécue avec le Christ.

IIIUne application à la saga de l’aide médicale à mourir.

Plutôt qu’un troisième point de mon entretien, voyez-y une application de ce qui précède à la délicate question de l’aide médicale à mourir.

C’est une patate chaude dans les mains de nos politiciens et de notre système de justice. Alors qu’on était habitué à ce que les tribunaux invalident des lois trop permissives dans différents domaines, voilà que la Cour suprême dit au gouvernement fédéral : « Vous n’avez pas le droit de refuser à un patient en fin de vie de demander à son médecin de l’aider à mourir ». Les sondages auprès de la population sont largement favorables à ce qu’on appelle « l’aide médicale à mourir dans la dignité ». Certaines associations médicales ont exprimé des réticences; les évêques du Canada et du Québec ont clairement exprimé leur opposition à toute forme d’euthanasie active. Il faut reconnaître que leurs interventions sont en porte-à-faux avec l’opinion publique, très probablement même avec le sentiment des personnes qui vont continuer à se dire catholiques au prochain recensement, à supposer que la question soit posée.

Geste très révélateur : un seul député du parti au pouvoir à Ottawa s’est opposé au projet de loi qui est en voie d’être soumis au vote parlementaire. Il s’agit du député autochtone, Robert Falcon Ouellette, francophone par surcroit, docteur en anthropologie de l’Université Laval, et député de Winnipeg.

« Le Devoir » de lundi dernier lui a consacré un reportage. L’anthropologue tient un discours qui s’approche de celui des évêques sans les citer, car les médias semblent bouder totalement leurs nombreuses interventions collectives et personnelles. Seul l’évêque de Toronto a réussi à percer dans la presse anglophone du Canada.

Je vous lis des extraits de l’entrevue donné par le député dissident : « On est dans une société jetable. Nos cellulaires, nos produits, tout. On ne répare même plus, on jette et on remplace nos affaires achetées à bon prix. Est-ce maintenant rendu dans nos valeurs plus profondes au sujet des personnes et la valeur qu’elles ont dans la société? »

Au fond, toute la question du suicide assisté repose sur la façon de vivre la souffrance. Ce que les gens souhaitent, c’est de ne pas souffrir. Pourtant les soins palliatifs, dont on devrait pouvoir bénéficier partout, permettent de supprimer pratiquement toute douleur. C’est comme si on ne distinguait plus moralement l’intervention médicale qui supprime la douleur physique, qui peut contribuer à hâter la fin de vie puisque le médecin respecte en même temps la volonté du patient de cesser un traitement qui prolongerait la vie sans espoir de guérison. On préfère l’injection létale qui entraine la mort plus ou moins immédiate.

Pourtant beaucoup de médecins, d’infirmières, d’aidants naturels témoigneront que le manque de compassion, le sentiment d’être devenu un poids pour les siens et la société, sont déterminant dans la démarche du patient en fin de vie.

Je trouve navrant qu’au lieu de développer les soins palliatifs pour qu’ils soient accueillis et efficaces partout, on s’attaque au bien par excellence qu’est la vie et qu’on démissionne devant la mort.

Je n’ai pas trouvé mieux pour finir que de citer Jean Leonetti qui a été le penseur de la loi française sur la fin de vie!

« Si l’on demande aux Français quelle est la plus « belle mort », ils disent qu’ils veulent mourir très vieux dans leur sommeil. Car contrairement à la mort chrétienne que je vois venir et à laquelle je me prépare, la société moderne souhaite une mort inaperçue. »

Mais au-delà de ces considérations, nos sociétés occidentales ont oublié la mort et en ont fait un tabou. Pour s’en débarrasser, elles l’ont médicalisée. C’est le fait d’une humanité qui n’accepte pas sa mort et qui, paradoxalement, l’anticipe pour ne pas avoir à la subir. Or, contrairement à la souffrance, la mort n’est pas un problème médical, c’est un problème intime existentiel de société. Et ce n’est pas le rôle de la loi de régler le problème de la mort.

Je crois que les moments qui précèdent la mort servent à quelque chose. Ce sont des moments qui préparent et apaisent la personne qui s’en va et qui lui permettent peut-être d’accepter sa finitude sans révolte. Sans compter que ces moments jouent un rôle fondamental pour ceux qui restent. Nous portons toute notre vie la cicatrice de la mort de l’autre. « Seigneur, vous m’avez fait puissant et solitaire, laissez-moi m’endormir du sommeil de la terre » écrivait Alfred de Vigny.

+Maurice Couture, S.V.
Archevêque émérite de Québec