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Voici la lettre de notre vicaire général, l’abbé Marc Pelchat, partagée aujourd’hui dans la section Point de vue du quotidien Le Soleil:

En réaction aux lettres d’André Drapeau et Yves Labelle publiées le 10 décembre

Pourquoi qualifier de « sainte» la porte qui ré-ouvrira ce samedi à 16 h à la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec? Que l’on soit rassuré, nous ne parlons pas de la même sainteté que l’Église attribue à des personnes comme Pierre, Marie de l’Incarnation ou François de Laval. Cependant, notre Église reconnaît un caractère sacré à certains objets ou pratiques dont ceux reliés aux rituels des Années saintes. Depuis le 8 décembre, nous avons débuté l’une de ces années particulières : un grand Jubilé de la Miséricorde désiré par le pape François.

L’ouverture de la Porte sainte a comme seule visée de tourner nos yeux vers Dieu, incarné dans un enfant que nous célébrons dans quelques jours à Noël. Plus tard, c’est Lui qui dira « Moi, je suis la porte » (Jn 10, 7). Franchir une Porte sainte, c’est comme vivre un pèlerinage en répondant tout simplement à un appel de la Miséricorde divine, quel que soit notre cheminement dans la foi. Pour ce qui est de présumées « motivations pécuniaires » liées à l’ouverture de la Porte, je tiens à souligner qui si c’était l’objectif de l’Église, ce serait un cuisant échec financier et aucun progrès spirituel n’en résulterait. Les éventuelles retombées financières seront pour les restaurateurs, les hôtels et les marchands. Quant à nous, nous sommes invités à franchir la Porte sainte pour signifier avant tout que nous voulons, à notre tour, devenir plus miséricordieux envers ceux et celles que se trouveront sur notre route cette année.

Le père Paul Karim, un habitué des pages du Soleil, a aussi écrit une réponse qui n’a pas été publiée cette fois. Nous vous la partagerons.

André Drapeau, dans Opinion du lecteur, refusant la sainteté aux objets dans l’expression Porte sainte, demande : « Qui pourrait m’expliquer? ». Voici mon humble explication. Dire « Porte sainte » n’est pas pareil que de dire « Sainte porte », puisque la porte n’est pas canonisée. On peut donc dire que quand le qualificatif de sainteté précède le mot, il s’applique uniquement à des personnes. En cela M. Drapeau a raison. Mais quand le qualificatif « sainte » vient après le mot, il veut rappeler simplement le sens qu’on lui donne, à savoir qu’il est « sacré », comme on dit couramment « vase sacré ». Nous savons que la Porte sainte représente symboliquement, d’après l’évangile, le Christ lui-même, qui a affirmé : « Je suis la porte » du bercail, dans le sens qu’il demande à ses disciples de passer par lui, en mettant sa Parole en pratique, pour devenir saints. « Porte sainte » veut donc dire : la Porte qui conduit à la sainteté. Pas plus et pas moins.