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Pertinence et conditions des messes dites familiales

Rites et symboles

Pertinence et conditions des messes dites familiales

Avec le développement des parcours catéchétiques en paroisse, nous avons vu se multiplier les messes familiales (jadis appelées « messes pour enfants »). Bien animées, elles favorisent la participation des enfants et soutiennent leur intérêt. Grâce à elles, beaucoup de jeunes parents redécouvrent la vie chrétienne et les autres paroissiens apprécient le dynamisme déployé durant la célébration.

En tenant compte du directoire romain sur les messes d’enfants (voir Documentation catholique, no 1645) et de mon expérience pastorale, je propose ici quelques points de repère pour rendre ces célébrations plus fructueuses. Il faut bien, en effet, plus qu’une simple distribution des rôles liturgiques aux enfants afin qu’une messe familiale atteigne ses objectifs. D’abord, rappelons-nous qu’il s’agit d’une célébration liturgique et non d’une catéchèse supplémentaire, d’une séance de bricolage ou d’une simple animation pour enfants. La confusion des genres est souvent facile. Même simplifiée, la célébration doit garder son cadre minimal : les rites d’accueil, la liturgie de la Parole, la liturgie eucharistique et l’envoi.

La Parole pour tous et par tous

De la part du président et des animateurs et animatrices, on attend un ton simple, vrai et direct, un langage adapté mais pas enfantin. Respectons l’intelligence des enfants et, par le fait même, de toute l’assemblée. Le langage simple et imagé des messes familiales rejoint toutes les catégories de participants. Dans ce sens, le recours à une thématique et à un objet symbolique aide à percevoir le fil conducteur de la liturgie de la Parole. Cette dernière peut comporter une ou deux lectures et au moins un passage des évangiles. Les lectures peuvent être proclamées par plusieurs lecteurs comme dans la lecture de la Passion du Vendredi saint. Un mime peut les illustrer. Le directoire romain stipule qu’une autre personne que le président (par exemple une animatrice) peut adresser la parole à l’assemblée après l’évangile « surtout si le prêtre s’adapte difficilement à la mentalité des enfants » (Directoireno 24). Souhaitons que l’homélie dialoguée ou conçue en particulier pour les enfants rejoigne toute l’assemblée. Quelques questions posées alors aux adultes favorisent leur intégration à la célébration. Pour rafraîchir la profession de foi, faisons appel aux formules baptismales, à celle de la confirmation ou encore à des textes issus des manuels de catéchèse.

Animer la prière eucharistique

Pour la présentation des dons apportés en procession, pourquoi pas une danse ou une gestuelle? Le président recueille ensuite les motifs d’action de grâce des participants de tous les âges. L’emploi de l’une ou l’autre des trois prières eucharistiques pour assemblées avec enfants va de soi. En intercalant des répons récités ou chantés, de même que des gestes simples (inclinaisons, gestes de la main, apport d’un vase d’encens à la consécration, etc.), on s’assure que les enfants ne décrochent pas… et les adultes non plus!

Des cœurs à l’unisson

Attention aux chorales (même d’enfants) qui monopoliseraient le chant d’assemblée! Ne privons pas cette dernière de son droit de chanter pour que les cœurs et les voix s’unifient. Des chants rassembleurs, joyeux et courts (de simples refrains, des acclamations avant et après les lectures, un Sanctus et un Agnus adaptés) peuvent se conjuguer à des moments de profond silence pour toucher le cœur des enfants (chaque fois que j’ose le silence avec eux, la célébration s’en trouve transformée). Un rite d’envoi en lien avec la thématique et accompagné d’une imposition des mains sur l’assemblée conclura adéquatement la célébration.

 

Tiré de : ROY, Alain, Prions en Église, « Pertinence et conditions des messes dites familiales », édition du 25 mars 2012, volume 76, no 13, pp. 35-36. Avec la permission de l’éditeur, Novalis.