CNN était de passage à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec le Vendredi saint 2015 avec l’une de ses équipes de tournage. Le prétexte? L’Année sainte de la miséricorde annoncée par le pape François (Année qui a maintenant un site Web en français!).

Voici donc les nombreux fruits de ce passage à Québec:

Notre archevêque Gérald présente la Porte et l’Année sainte http://www.cnn.com/videos/tv/2015/04/10/holy-door-jubilee-year-dc-orig.cnn

Holy Doors in the World

Entrevue de Carol Costello avec le cardinal Lacroix sur la Porte sainte http://www.cnn.com/videos/living/2015/04/11/nr-costello-dnt-holy-door-opens.cnn

Carol CNN

Reportage de CNN en espagnol
http://www.cnn.com/videos/spanish/2015/04/13/cnnee-pkg-vega-holy-door-quebec.cnn

Gérald CNN

Entrevue de Carol Costello avec le cardinal Lacroix sur le pape François http://www.cnn.com/videos/living/2015/04/11/nr-costello-dnt-cardinal-lacroix-on-pope-francis.cnn

Magnifique témoignage de Carol Costello sur son retour à l’Église catholique avec en toile de fond son entrevue avec le cardinal Lacroix
http://www.cnn.com/2015/04/10/living/carol-francis-effect/index.html

Aleteia vient d’en faire une nouvelle en français: http://www.aleteia.org/fr/religion/article/le-retour-a-la-foi-dune-vedette-de-cnn-5802135144890368

Une version française du témoignage très chouchant de Mme Costello est disponible ci-bas:

Comment le pape François a réveillé la foi d’une présentatrice de CNN

Par Carol Costello, présentatrice
Traduction par Marcel Caron

Carol Costello est une journaliste qui a reçu plusieurs prix et une présentatrice de « CNN Newsroom ». Les opinions de cette chronique sont personnelles.

(CNN) Je me rappelle le jour où j’ai cessé de prier. C’était le jour suivant la mort de mon jeune frère, Jimmy, mort du cancer. Il avait 25 ans. J’étais si fâchée contre Dieu.

J’avais 27 ans à l’époque et, comme la plupart des jeunes, j’avais arrêté d’aller à l’église. Mais ce jour-là – ce terrible jour-là – j’avais désespérément besoin de comprendre pourquoi Dieu m’avait pris mon frère. J’ai appelé à l’église catholique la plus proche, en quête d’un prêtre. Une dame a répondu. J’ai demandé : « Puis-je parler avec un prêtre? »

Je souhaiterais pouvoir dire que sa réponse était « oui ».

À la place, elle me demanda si j’étais membre de cette paroisse. « Est-ce que cela importe? » ai-je demandé. (À l’époque je vivais loin de ma paroisse natale.) Je ne me rappelle pas comment elle m’a répondu, mais la réponse, à savoir si je pouvais rencontrer le prêtre, était clairement non.

Je ne sais pas si toutes les églises catholiques m’auraient fermé la porte, mais je me disais, à ce moment-là, que cela faisait partie d’une longue liste de règlements à suivre que le Vatican exigeait des leaders catholiques. J’ai pleuré un peu et ensuite j’ai décidé que je ne demanderais plus rien à Dieu. Clairement, ses représentants sur terre n’avaient pas de temps pour moi – une Catholique depuis toujours – et une pécheresse – alors pourquoi Dieu en aurait-il pour moi?

Depuis ce temps, je me suis considérée comme une catholique non-pratiquante.

Jusqu’à l’arrivée du Pape François.

Il y a quelque chose chez François qui a réveillé ma foi. Et ce n’est pas parce qu’il a ouvert les écluses pour permettre le péché aux yeux de l’Église. Il prend position contre des choses que j’appuie passionnément, mais je me trouve – comme plusieurs autres catholiques non-pratiquants – captivée.

Récemment, j’ai eu le plaisir de rencontrer un des cardinaux nouvellement nommés par le Pape. Son nom est le cardinal Gérald Lacroix. Âgé de 57 ans, il préside à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec.

Une de mes premières questions : Qu’est-ce qu’il y a chez le pape François?

« Chaque personne est un mystère, tu sais. … Mais ce qui est évident, c’est que cet homme vit avec une telle liberté, une telle liberté intérieure. Il est lui-même. Il est en communion avec le Seigneur » me dit Mgr Lacroix.

« Ceux qui sont proches de lui disent qu’il est debout vers 4 heures du matin pour préparer sa messe quotidienne, qui a lieu à 7 heures du matin sur semaine. Donc cela fait près de trois heures de prière, de préparation et de silence devant le Seigneur et la Parole de Dieu. Wow, cela t’ajuste vraiment pour commencer une journée! »

Peut-être est-ce ainsi que le Pape demeure humble. Pourquoi il défie la tradition et lave les pieds des handicapés, des femmes, de ceux qui professent une autre foi. Pourquoi il a ordonné de construire des douches pour les pauvres sur la Place St-Pierre.

Tout cela est attirant, mais il y a plus que cela. Dans mon esprit, c’est le ton qu’il utilise. Quand le Pape François dit « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger? » Ce commentaire m’a renversée. L’homosexualité a longtemps été un sujet tabou pour le Vatican et, pourtant, le Pape François a prononcé ces mots d’accueil.

Mgr Lacroix a comparé l’approche du Pape à celle de Jésus. « Jésus n’a pas jugé. Jésus n’est pas venu comme un juge. Il est venu comme quelqu’un qui prêchait et parlait de l’amour de Dieu. »

Ces genres de réponses sont si différentes de mon expérience, mais je comprends pourquoi plus de catholiques conservateurs s’inquiètent. Si le Pape ne juge pas, alors qui nous dira qui est pécheur et qui ne l’est pas?

« J’entends cela parfois », me dit Mgr Lacroix. « Je crois que le Pape François est conservateur de la bonne façon. Tu dois être assez conservateur pour revenir à ce qui est le fondement : c’est cela l’Évangile. Tu ne peux pas reprocher au Pape François de ne pas vivre l’Évangile ou de ne pas prêcher la vérité de l’Évangile. »

Mais est-ce que l’homosexualité n’est pas un péché aux yeux de l’Église?

« Il y a de la place pour tout le monde. La porte est ouverte » insiste le Cardinal Lacroix. « Bien sûr, tu sais que l’Église catholique ne fera jamais la promotion du mariage de conjoints de même sexe, mais respectons-nous les personnes homosexuelles? Les accueillons-nous? Les accompagnons-nous? Bien sûr. Mais pour respecter l’Église et son enseignement, qui est basé sur une longue tradition ainsi que sur la Parole de Dieu, nous n’irons pas jusqu’à bénir. Mais cela ne veut pas dire qu’on rejette. »

Ce dernier sentiment – « cela ne veut pas dire qu’on rejette » – m’a saisie.

J’ai finalement compris pourquoi le Pape François a réveillé ma foi. J’ai toujours senti que mon Église me rejetait si je commettais le plus petit des péchés. Comme appeler un prêtre à une église qui n’était pas ma paroisse. Comme ne pas me couvrir la tête avec le voile traditionnel à Pâques. Comme manger de la viande par accident un Vendredi saint. Comme appuyer l’usage de la contraception.

Mais comme Mgr Lacroix me l’a dit, Jésus a marché avec les pécheurs jusqu’au bout. Il ne les a pas bannis au feu de l’enfer, car Il refuse de croire qu’il n’y a rien à faire avec quelqu’un.

Les derniers mots que le Cardinal m’a adressé : « J’essaie de faire de mon mieux sur le plan local – d’avoir une oreille ouverte à ce que l’Église et le monde vivent. Pour voir comment nous pouvons répondre à ces besoins aujourd’hui. Je veux que les gens me voient, et voient l’Église, comme un cœur ouvert pour grandir ensemble. Pas une Église qui impose – nous n’avons rien à imposer – nous avons quelqu’un à proposer : le Seigneur Jésus et son Évangile. »

Je ne peux pas attendre d’aller à l’église dimanche prochain. Et, oui, je baisserai la tête, je demanderai pardon et, si j’en suis digne, l’amour du Christ.