Le Père Marie-Clément Staub, religieux Augustin de l’Assomption, fondateur de la congrégation des Sœurs de Sainte-Jeanne d’Arc et du Montmartre canadien a été reconnu vénérable par le pape François le même jour que celui de la canonisation de François de Laval et Marie de l’Incarnation, le 3 avril dernier.

Né en Alsace le 2 juillet 1876, il entre chez les Assomptionnistes à l’âge de 14 ans. Il est ordonné prêtre en 1904 et en 1909, il se retrouve professeur au Collège des Pères de l’Assomption à Worchester, MA, aux États-Unis. Il fait de la prédication dans les paroisses et les communautés religieuses.

Prédicateur infatigable, l’apôtre du Sacré-Cœur est appelé à résider souvent dans des presbytères. Il se rend vite compte que le personnel qui s’y retrouve n’a pas toujours les qualités souhaitables de discrétion, d’attention et de disponibilité. La fondation d’une communauté de religieuses formées à cette tâche comblerait cette lacune. À Noël 1914, à Worchester, aux États-Unis, est fondée la congrégation des Sœurs de Sainte-Jeanne d’Arc. Il est alors entouré de 3 des 7 fondatrices. En 1917, à Sillery, s’établit la maison-mère des Sœurs de Sainte-Jeanne d’Arc. C’est le 16 mai 1936, à l’âge de 59 ans, qu’était rappelé au ciel le père Staub.

Voici sa biographie complète que les Soeurs de Sainte-Jeanne d’Arc nous ont partagée:

 

Le Serviteur de Dieu

P. Marie-Clément Staub, religieux Augustins de l’Assomption, 1876 – 1936

Apôtre du Sacré-Cœur

Fondateur des Sœurs de Ste-Jeanne d’Arc

Fondateur du Montmartre Canadien

C’est à Kaysersberg, en Alsace, le 2 juillet 1876, que le foyer de Clément Staub et de Marguerite Hertig accueillait le quatrième enfant qui reçut au baptême le nom de Joseph. À 14 ans, le jeune Joseph entra chez les Assomptionnistes. «Le désir de devenir prêtre, que le bon Dieu a mis dans mon cœur, dominait en moi dès ma plus tendre enfance. À ma première communion, lorsque j’eus le bonheur de recevoir Jésus-Christ, mon Seigneur et mon Dieu, ce désir a été confirmé encore.»

Le 28 octobre 1890, Joseph fit ses adieux à sa famille. Il confiera à son journal intime en première page: «Je suis venu à l’alumnat pour me sanctifier, pour aimer mon Jésus et Marie.» Le 6 septembre 1896, avec l’habit assomptionniste, il reçoit le nom de frère Marie-Clément. En octobre 1898, il va à Rome pour terminer ses études.

Une préparation immédiate, paisible, fervente le disposa à mieux recevoir les grâces de l’ordination: «Je voudrais faire de ce pas, le plus grand de mon existence, l’acte le plus aimant de ma vie…» Le 19 mars 1904: «Jour inoubliable de mon ordination sacerdotale en la basilique de St-Jean-de-Latran.» Le 20 mars 1904: «Jour béni de ma première messe aux catacombes de St-Calixte, dans la chapelle de Ste-Cécile. Faire descendre pour la première fois Jésus sur l’autel. Ni la langue ne peut le dire, ni les mots ne peuvent l’exprimer. Je ne crois pas qu’un bonheur plus grand ne m’arrivera jamais sur cette terre.»

Le P. Marie-Clément revint de Rome prêtre et docteur en philosophie et en théologie.

Dès son jeune âge, il avait une grande dévotion envers le Sacré-Cœur. La Providence le mit en relation en 1908, avec Mme Édite Royer, qui en 1870, fut à l’origine de l’Archiconfrérie de prière et de pénitence, installée officiellement en 1881 dans la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre à Paris.

En 1908, il écrit ces lignes: «J’ai résolu de donner à ma vie de prêtre et de religieux le cachet de l’apostolat en faveur du Sacré-Cœur par la très sainte Vierge

Amérique du Nord, terre d’apostolat:

Le 7 décembre 1909, le père franchissait l’Atlantique. Son obédience l’amenait au collège des Pères de l’Assomption à Worcester, MA aux États-Unis.

«J’arrive ici avec des désirs immenses de faire quelque chose pour le Divin Cœur.» La première grande réalisation du P. Marie-Clément en Amérique du Nord fut l’établissement de l’Archiconfrérie de prière et de pénitence. Au dire du père lui-même, et les faits le prouvent: «Il fut rapide, ardent comme un incendie.» Ce fut l’étincelle qui embrasa toutes les énergies de l’apôtre qui, dès lors et dans toutes ses entreprises sacerdotales, se mettra au service de son meilleur Ami, le Sacré Cœur de Jésus.

À son arrivée aux États-Unis, il écrit: «J’’entends, dans cette décision de l’obéissance, l’appel du Sacré Cœur de Jésus qui me désigne ce champ de labeur si vierge encore, si jeune, si plein d’espérance et de vie. Allez planter, là aussi, la chère oriflamme du Sacré-Cœur et de Notre Dame, quel honneur et quel bonheur! C’est un peu loin. C’est le sacrifice qui se mêle à la joie. C’est la croix qui fait payer sa fécondité

Apôtre du Sacré-Cœur

Le P. Marie-Clément allait entreprendre ses prédications dans les paroisses et dans les communautés de religieuses. En 1910, ces mêmes religieuses envoyèrent au Montmartre à Paris des listes d’Associés dont les noms se chiffrèrent par milliers de sorte que le père pouvait écrire, dès le mois de novembre de cette même année: «L’Archiconfrérie se propage comme un feu d’incendie

Dès les premières années de son ministère, il tire cette conclusion: «Combien je remarque que les prédications sur le Divin Cœur sont transformantes

L’infatigable apôtre fit aussi imprimer des milliers d’images du Sacré-Cœur de Montmartre aux bras étendus. Ces images furent intronisées dans les familles, dans les écoles, dans les magasins et même dans les usines. Le P. Marie-Clément prêchait le Sacré-Cœur sans se lasser. Il pouvait écrire en toute vérité: «Notre cause du Sacré-Cœur prend un élan inimaginable. Le doigt de Dieu est là

Le 9 mars 1914, au cours d’une audience privée, le T.R.P. Emmanuel Bailly, sup. gén., présentait à sa Sainteté Pie X, le P. Marie-Clément Staub comme directeur délégué pour l’Amérique du Nord de l’A.P.P. Dès le lendemain, sur l’exemplaire de la journée réparatrice du prêtre, le Saint-Père écrivait de sa main ces lignes brèves et expressives:

«Nous unissant dans l’amour de Jésus-Christ aux prêtres du monde entier afin de nous associer à eux et de participer aux mérites de tous. Nous nous inscrivons nous-mêmes avec joie dans cette Archiconfrérie, en demandant pour eux au Seigneur toutes sortes de grâces de bonheur et de salut.» (Signé) « Pie X»

L’apôtre au cœur de feu, et demain le fondateur, a conquis des foules aux écoutes de sa chaude parole, comme aussi les cœurs isolés qui le fréquentaient et se confiaient à lui. Au service du Roi d’Amour, rien ne pourra arrêter l’enthousiasme apostolique et communicatif du P. Marie-Clément. Il pouvait déplacer des montagnes pour faire aimer le Sacré-Cœur. En 1917, il fonde le Centre national canadien de dévotion au Sacré-Cœur dont le sanctuaire, appelé communément le «Montmartre canadien», qui fut bénit le 6 janvier 1927, par Mgr Raymond Marie Rouleau, archevêque de Québec. Il est bon de mentionner que l’œuvre de l’A.P.P. est toujours vivante au Montmartre canadien.

L’apôtre enflammé d’amour du Cœur de Jésus, touchait tous les cœurs. Son zèle infatigable entra aussi dans les écoles et des milliers d’enfants ont été enrôlés. Ce qui caractérise le mieux l’apostolat du P. Marie-Clément pour l’œuvre, ce sont les retraites du Sacré-Cœur, qu’il prêchait tant aux États-Unis qu’au Canada. Tous ceux qui prirent part à ces retraites en gardèrent un souvenir ineffaçable. Voici ce qu’écrivait le curé d’une paroisse du diocèse de Québec après le passage du P. Marie-Clément:

Il y a trois mois que nous avons vécu ensemble la belle semaine du Sacré-Cœur. Semaine inoubliable! Jamais dans ma vie de prêtre et de curé, je n’ai vu pareille chose, des conversions aussi éclatantes, des retours aussi nombreux, un changement aussi radical, et aussi profond opéré par huit jours seulement de prédication. Vraiment, j’ai vu là, comme vous me le prédisiez, l’œuvre puissante, toute miraculeuse, du Sacré-Cœur.

Le père écrivait à son supérieur: «C’est le Sacré-Cœur qui a tout fait, dans cette chère œuvre. C’est vraiment extraordinaire et vraiment miraculeux. Cela ne veut pas dire que les choses se font toutes seules. Il faut même que je vous dise que c’est un apostolat très difficile, très amer…Toutefois, le Sacré-Cœur couronne toujours la persévérance d’un plein succès et les merveilles qu’il opère dans les âmes et les paroisses «retournent» même les âmes les plus obstinées du début

Fondateur

À Rome en 1904, le P. Marie-Clément a été impressionné par la proclamation de l’héroïcité des vertus de Jeanne d’Arc à qui il fait cette promesse dans son cœur: «Jeanne, tu es Lorraine je suis Alsacien; tu es ma sœur, je suis ton frère, je ferai quelque chose pour toi dans ma vie de prêtre.» Nous voyons déjà la grande dévotion que le père avait pour sainte Jeanne d’Arc.

Prédicateur infatigable, l’apôtre du Sacré-Cœur appelé à résider souvent et parfois des semaines entières dans des presbytères, s’était vite rendu compte que le personnel affecté à cette tâche n’avait pas toujours les qualités souhaitables de discrétion, d’attention et de disponibilité. La fondation d’une communauté de religieuses formées à cette tâche comblerait cette lacune.

À Noël 1914, à la célébration de la divine naissance de Bethléem, à Worcester aux États-Unis, s’ajoutait une autre naissance: le P. Marie-Clément, entouré de 3 des 7 fondatrices, devenait en cette nuit de Noël le fondateur des Sœurs de Ste-Jeanne d’Arc.

Consacrée au Sacré-Cœur dans le service spirituel et temporel pour le sacerdoce, telle est donc la vocation d’une Sœur de Ste-Jeanne d’Arc. C’est à lui que la Providence a confié le soin de tracer ce que nous sommes appelées à dire en Église: «Rappeler à tous nos frères l’amour du Cœur de Jésus – par une vie toute donnée au service de l’Église et du sacerdoce

Le 2 mars 1917, à la demande du P. Marie-Clément, le cardinal Louis-Nazaire Bégin accepta d’ouvrir le diocèse de Québec aux Pères Assomptionnistes et aux Sœurs de Ste-Jeanne d’Arc, autorisant en même temps le père à y fonder un Centre canadien pour l’Archiconfrérie de prière et de pénitence.

C’est à Sillery, qu’en 1917, grâce au sens pratique et à l’esprit d’entreprise peu ordinaire du fondateur devenu bâtisseur, que s’édifia rapidement la maison mère des Sœurs de Ste-Jeanne d’Arc.

Apôtre du Sacré-Cœur, homme de Dieu, le fondateur avait un grand esprit contemplatif, une nature forte et équilibrée, un amour ardent pour la Vierge Marie, Reine du clergé, pour l’Église et le sacerdoce.

Le samedi 16 mai 1936, à la maison mère des Sœurs de Ste-Jeanne d’Arc à Sillery, à l’âge de 59 ans, s’éteignait le P. Marie-Clément Staub, pleuré par tous ceux et celles qui l’avaient connu, aimé et qui avaient trouvé en lui le prêtre, le religieux, le fondateur, le confident, l’apôtre infatigable, zélé, et enthousiasme, inlassablement donné au service de l’Église et à l’avènement du Règne du Sacré-Cœur.

Ce jour marial, marquait aussi le 16e anniversaire de la canonisation de Jeanne d’Arc. Pour son serviteur qui, en 1904, avait promis de faire quelque chose pour elle dans sa vie de prêtre, n’était-ce pas là la réponse de Jeanne: «C’est à moi aujourd’hui de faire quelque chose pour toi! T’accueillir et te présenter au Père céleste!»

«Amour de Jésus-Christ, j’ai osé m’approcher de vous, souvent et longtemps… J’ai consacré les moments de mon sommeil pour venir me serrer au milieu de vos anges qui forment votre cour autour du tabernacle, et là, silencieux, j’écoutais votre parole…»

Gilberte Paquet, S.J.A.
Vice-Postulatrice
La Cause est inscrite à la Congrégation des Saints au Vatican.
Le Père Roger Laberge, R.S.V., est le postulateur actuel

 

Pour plus d’informations:

Secrétariat Père Marie-Clément Staub, A.A.,
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