Avec quelle joie et quelle fierté le diocèse de Québec s’est joint aux Premières Nations pour souligner de façon remarquable la canonisation de sainte Kateri Tekakwitha, première sainte Amérindienne, de l’Amérique du Nord !

Dès le 15 octobre, en l’église Notre-Dame-de-Lorette, Mgr Denis Grondin, évêque auxiliaire de Québec, préside la bénédiction et le rite d’envoi des pèlerins qui se rendent à Rome pour la canonisation. À cette occasion, M. Jacques Gauthier, spécialiste de Kateri, livre une très belle conférence que vous pouvez entendre sur ECDQ.tv. Samedi 20 octobre, veille de la canonisation, c’est à l’église Saint-Benoît-Abbé que Mgr Gaétan Proulx évêque auxiliaire de Québec, préside une très belle eucharistie où la présence de 75 enfants munis de bandeau amérindien orné de plume rehausse la cérémonie. Merci aux agents de pastorale, Mme Guylaine Morin et Mme Renée Leduc et aux bénévoles qui s’en sont donné à cœur joie pour préparer cette si belle célébration. Bravo pour ce bel engagement !

Pour ma part, faute d’être présente à Rome pour la canonisation, je suis allée à la basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec. Quel bonheur fut le mien de voir plusieurs jeunes affichant sur leur vêtement un insigne à l’effigie de Kateri, participer activement à la célébration eucharistique soit en proclamant la Parole de Dieu, les intentions de prière, soit dans la procession des offrandes !

Les lectures de la messe cadraient très bien au portrait de la nouvelle sainte : Isaïe 53, 10-11; Romains 12, 1-2 et Matthieu 12, 46-50. Mgr Proulx, malgré sa laryngite, nous a servi une très belle homélie en lien avec la Parole de Dieu et Kateri. « C’est avec joie, nous dit-il, que je préside cette célébration en l’honneur de sainte Kateri Tekakwitha, fruit achevé de la première évangélisation en Amérique du Nord… Puis il nous montre, comment la jeune Kateri a répondu à ce souhait exprimé par saint Paul dans sa lettre aux Romains 12, 1 « Je vous exhorte, par la tendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là l’adoration véritable.». Sa devise n’était-elle pas : Qui est-ce qui m’apprendra ce qu’il y a de plus agréable à Dieu pour que je le fasse? L’évangile de Matthieu 12, 46-50 répond à ce désir profond de sainte Kateri : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. » dit Jésus. Mgr Proulx nous rappelle ensuite les paroles du bienheureux Jean-Paul II lors des JMJ de Toronto : « La sainteté n’est pas question d’âge, c’est vivre dans l’Esprit-Saint.» Malgré toutes les épreuves qu’éprouva Kateri, poursuivit-il, elle a cherché tout au long de sa courte vie à marcher à la suite du Christ. Puis il brosse une courte biographie de la sainte qui cherchait en tout à faire la volonté du Christ, récitait son chapelet et enseignait les prières aux jeunes. Baptisée seulement à l’âge de 18 ans, un an avant sa mort, elle fait vœu de chasteté. Le 17 avril 1680 à 15 h, elle meurt en prononçant ces mots : Jésus je t’aime. Atteinte de la variole à l’âge de 4 ans, son visage en portait les marques, mais phénomène extraordinaire : 15 minutes après sa mort, toutes ses cicatrices ont disparu, son visage est devenu rayonnant de beauté. C’est le miracle qui a servi pour sa béatification. Tandis que le miracle reconnu par le pape Benoît XVI, pour sa canonisation, c’est la guérison inespérée, en 2006, de Jake Finkbonner, un jeune américain, qui souffrait de la bactérie mangeuse de chair. Ses parents, en priant la bienheureuse, lui mettent une image de Kateri sur son visage, en quelques jours, le jeune recouvre alors la santé. Un miracle est quelque chose d’exceptionnel, ajoute Mgr Proulx, mais rien n’est impossible à Dieu. Ce miracle n’est-il pas un clin d’œil au 1er miracle de Kateri qui a retrouvé sa beauté première après sa mort. Rendons grâce à Dieu pendant cette eucharistie pour les merveilles de Dieu.

À la fin de la célébration, Mgr a béni une icône de sainte Kateri, écrite par Mme Gilberte Massicotte-Éthier pour la Maison Kateri de Sillery qui accueille des jeunes filles du secondaire désireuses de grandir dans leur foi.

Dans son homélie de la messe de canonisation le pape Benoît XVI nous dit : « Kateri nous impressionne par l’action de la grâce dans sa vie en l’absence de soutiens extérieurs, et par son courage dans sa vocation si particulière dans sa culture. En elle, foi et culture s’enrichissent mutuellement ! Que son exemple nous aide à vivre là où nous sommes, sans renier qui nous sommes, en aimant Jésus ! Sainte Kateri, protectrice du Canada et première sainte amérindienne, nous te confions le renouveau de la foi dans les Premières Nations et dans toute l’Amérique du Nord ! Que Dieu bénisse les Premières Nations !»

Puisse sainte Kateri, ce Lys des Mohawks, qui a dû lutter pour conserver sa foi, être un modèle pour tous les jeunes du XXIe siècle !